Hearts of Iron 3 : Vive la France ! A french AAR (3ème partie)

Publié le 06 octobre 2009 par Cyberstratege

Troisième partie de ce rapport de bataille signé par Charles Louis, dont l’original se trouve par ici dans le forum officiel de Paradox. Vous retrouverez les liens pour les épisodes précédents dans la rubrique A.A.R.


Sur cette capture d’écran « splittée » prise durant une pause du jeu, on peut voir que les anglais ont réussi à débarquer sans être refoulés. Comme je le disais, j’avais un avantage conséquent dans les Alpes et suite à la reddition des italiens, cela m’a permis de reprendre ma progression en direction de l’Autriche. Combattre dans les Alpes contre les panzers nécessite une concentration de troupes de montagne importante et mon surplus d’hommes fut capital. Je pu maintenir un rythme de deux à trois attaques simultanées, dont seulement la moitié se révélaient couronnées de succès. Les  allemand usèrent de nombreuses attaques de diversion, ce que je considère avec d’autant plus d’intérêt que c’est également l’une de mes tactiques favorites. De temps à autre, L’ensemble du front se trouvait embrasé, lorsque je tentais de percer, tandis que les allemands lançaient des contre-attaques pour essayer d’endiguer mon avance. Le temps jouait en ma faveur mais il me fallu tout de même une bonne partie de l’année 1939 pour enfin parvenir à franchir les Alpes. J’avais lancé mon offensive en mars, dès les dernières boues d’hiver séchées. Je capturais Salzbourg le quinze juillet et atteignis la frontière tchèque un mois plus tard, le dix-sept août. Comme vous pouvez peut-être le constater sur la capture, je concentrais mes efforts sur le front est ; l’idée de créer une poche dans cette région de l’Autriche était vraiment trop tentant.

Il arrive que l’I.A. propose des réponses pertinentes. Ainsi, alors que j’atteignais la frontière tchèque à la mi-août 1939, je m’aperçus que les unités prises dans la nasse se regroupaient, s’apprêtant à tenter de forcer un passage pour s’échapper. Excellent ! Je lançais une attaque d’usure sur ce regroupement, dans le but de réduire leurs chances de percer. Environ quatre-vingt mille hommes se réorganisaient près de Linz, ainsi qu’une force conséquente à Braunau, se tenant prête à essayer d’ouvrir la poche. Les allemands concentrèrent toutes leurs forces dans cette tentative de la dernière chance et cela au prix de la résistance opposée aux britanniques.

Pour eux, le dilemme consistait à maintenir une force suffisante pour retarder au maximum mon avance, tout en conservant des troupes capables de forcer la poche de Vienne et contenir la tête de pont britannique. Finalement, cet équilibre improbable finit par se rompre. Comme je l’avais mentionné préalablement, l’I.A. s’était déjà montrée capable d’organiser quelques débarquements convaincants, notamment en Espagne. Celui qui nous occupe ici plaçait réellement l’Allemagne entre le marteau et l’enclume, alors que les tentatives précédentes ne s’étaient soldées que par des déconvenues. Dans la réalité, les hauts commandements peuvent aussi commettre des erreurs mais se montrent généralement capables d’en analyser les raisons et d’en tirer les enseignements. A contrario, les tentatives de débarquement britanniques ne s’amélioraient pas après chaque échec. Il se trouva simplement que cette dernière copie correcte coïncida avec ma poussée visant à créer une poche près de Vienne. Un pur coup de chance donc ! Comme on dit, même une horloge arrêtée donne l’heure exacte deux fois par jour…

Vous pouvez voir les allemands quitter leurs positions sur le Rhin. Ils ne maintenaient que deux divisions sur ses berges et du fait de l’entrée en guerre prématurée, ne disposaient que de trois provinces défendues par des forteresses de niveau 1. Eussent-ils laissé une seule division tampon, qu’il m’eut été impossible de traverser cette frontière naturelle avec mon unique division de garnison. Au lieu de quoi, ils redéployèrent leurs troupes afin de bloquer la pénétration britannique. J’en  profitais pour traverser. D’un autre côté, combien de terrain serai-je à même de capturer et tenir, avec des unités de garnison, par rapport aux anglais ? Mais qui sait, ce n’était peut-être pas une si mauvaise initiative. Qui plus est, bien que l’allemand l’ignora, il me restait quand même la 9ème armée en Champagne, tranquillement positionnée en attente, bien en retrait des lignes.

Vint le moment décisif, le Koursk de cette partie ! Après l’épisode de Linz, plus aucun doute n’est permis ; la défaite de l’Allemagne est inéluctable, ce n’est plus désormais qu’une question de temps. Cependant, une fois de plus il convient de saluer la pertinence de l’I.A. qui, ayant analysé le changement stratégique, modifia son déploiement en conséquence. Laissant juste assez de troupes pour ralentir ma progression, tout en allouant des renforts pour s’opposer à la percée britannique. Le corps expéditionnaire de ces derniers, trop peu dense -deux divisions pour un front de trois provinces- fut repoussé assez rapidement.

Un mot à propos de la qualité de l’I.A. allemande. De nombreux de joueurs prétendent qu’elle n’investit pas dans les doctrines. J’adore les doctrines ! Le propos de cet A.A.R. est justement basé sur le postulat offert par la question : que se serait-il passé si la France avait basé sa stratégie sur les notions de vagues humaines et des garnisons de milices ? Je conçois les doctrines comme un moyen pratique d’améliorer mes unités sans pour autant devoir investir ma capacité industrielle en « Upgrades ». Ainsi, la moitié de mes mises à niveau de type 1938 furent effectuées seulement en 1939. Mes troupes disposaient donc de doctrines modernes bien que toutes basées sur les modèles « Human wave » et « Grand strategy ». Toutefois, malgré cette relativement bonne qualité, je m’aperçus que l’allemand disposait encore d’unités supérieures aux miennes, division contre division. Il m’était nécessaire d’aligner une supériorité de l’ordre de quatre pour un (huit à dix divisions réparties en deux groupes) afin d’assurer le succès. Ce ratio s’avérant encore insuffisant lorsqu’il était question de traverser une rivière ou lors de la présence d’unités blindées.

Durant mon offensive dans les Alpes, j’alignais une division de milice par province (trois brigades) sur le front, plus des troupes de garnison dans les ports italiens. Ces unités étant surtout destinées à défendre et tenir mes positions face aux inévitables tentatives de contre-attaque visant à tester mes forces, plutôt qu’à opérer en mouvement. Je réservais pour cette tâche mes unités régulières, aux doctrines appropriées. L’allemand se révéla malgré tout comme un morceau coriace. J’ai vraiment eu l’impression que l’I.A. n’ignorait aucunement l’investissement dans des doctrines qui lui auraient permis de résister de la sorte. Je ne disposais en fait que de l’avantage que vous pouvez imaginer, du fait de mon entrée en guerre précoce et de ma stratégie, basée sur le modèle d’organisation d’armées en vagues humaines. A l’exception notable de mes unités de chasseurs alpins lors des combats en montagne, avec lesquelles je sentais réellement une supériorité tactique, mes hommes étaient plus nombreux mais moins efficaces. Les britanniques quant à eux, furent laminés. Bien qu’à un moment ils atteignirent la frontière Tchécoslovaque par l’est, cette poussée dut ensuite refluer quasiment jusqu’à la mer Baltique, d’où elle était venue.

Manifestement, l’I.A. allemande avait déterminé quel était l’adversaire immédiat le plus faible et s’y était attaquée avec un maximum de virulence. En imaginant que les britanniques n’auraient pas gaspillé une part importante de leurs divisions, les engageant au compte-goutte dans des débarquements voués à l’échec, on peut penser qu’ils auraient eu les ressources nécessaires à soutenir cette dernière tête de pont. Néanmoins, je dois admettre que critiquer l’I.A. britannique après coup n’est guère honnête. Dans la mesure où mes propres tentatives d’invasion de l’Italie par la mer furent sujettes à quelques aléas du même type, m’amenant à en reconsidérer la pertinence. La seule différence étant que ces débarquements maladroits faisaient partie d’un plan stratégique global, visant à faciliter mon offensive principale sur le Piémond. Ce qui s’avéra payant, avec la jonction de mes fronts à la clef. L’I.A. effectue souvent des manœuvres de ce type mais sans but final évident. Ce ne sont que des diversions intéressantes qui restent sans objectif stratégique, contrairement à mes attaques sur La Corogne ou La Spezia, destinées à affaiblir et distraire l’ennemi d’offensives terrestres sur un autre front. L’I.A. exécute des assauts amphibies assez fréquents, parfois couronnés de succès, plus souvent assimilables à des attaques suicide.

Sur cette carte post-conflit, on peut voir quels furent les acquis temporaires des britanniques. Depuis la prise de Berlin (ratée de peu) jusqu’à frontière Tchèque. Ce qui me fit penser un moment que ma part en cas de partage pourrait se limiter à la Bavière et à la Souabe. En fait, l’Allemagne repoussera le Royaume-uni jusqu’à ce qu’il ne tienne plus que trois provinces, sur une ligne allant du Luxembourg à Lübeck. Suite aux capitulations de l’Allemagne et de l’Italie, j’établissais un gouvernement fantoche à Rome mais échouais dans mon ambition à faire de même pour Tripoli, en Libye, car le jeu ne permet pas cette faculté de « pupettiser » séparément plusieurs nations précédemment colonisées. Je présume qu’un futur mod y remédiera. Apparemment, seuls des events  spécifiques permettent de le faire pour les territoires occupés (par exemple, avec la Croatie). Après avoir puppetisé l’Allemagne, je choisis la décision relative à l’annexion des Sudètes. Cela mériterait d’être corrigé dans un futur patch ou en modifiant les fichiers de définition du jeu…

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NDLR : Voilà qui conclut cette première tentative de partie « What if ? » avec la France. L’auteur s’interroge néanmoins sur les suites possibles de cette expérience. Notamment au sujet de l’attitude que pourrait avoir l’Union soviétique vis à vis de ce bloc de l’Ouest, débarrassé des forces de l’Axe… Pourquoi ne pas chercher à y voir plus clair ? En conséquence, nous voilà embarqués dans une seconde variation sur le même thème ! Nous allons voir si la France pourra, tout en persévérant dans l’idée de constituer une armée basée sur l’infanterie et les troupes de milices, focalisant son I.C. sur la doctrine Human waves, constituer une force compétitive d’unités modernes et tenir sa place dans le concert des nations.

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