Les jeux sont faits, rien ne va plus...

Publié le 07 octobre 2009 par Yvesd

Les jeux en ligne vont être libéralisés comme un vulgaire bureau de poste rural. Décidément rien ne va plus, plus rien. L’Europe ultralibérale foule une nouvelle fois aux pieds de la marchandisation toutes nos valeurs, même les plus sacrées.

Terminé le tiercé rituel de Marcel, le dimanche matin au Bar des Sports de Ploubalay : désormais c’est Josette qui dilapidera l’argent du ménage sur pokeronline.com. Avec en plus la bénédiction de monsieur Barroso et l’assentiment vénalement taxateur de monsieur Woerth.

Y’en a qui vont encore accuser « Restons Correct ! » de passéisme nostalgique, mais franchement, dans ces conditions, la passion du jeu ça ne ressemble plus à rien.

Autant payer les mômes pour qu’ils aillent à l’école ou généraliser l’usage du ketchup dans la (vraie) galette-saucisse pendant qu’on y est.

Tu verras qu’un jour y’aura même des sites de rencontres entre adultes consentants sur le wouaib et que l’Etat trouvera bien un moyen de leur prendre des tunes pour sauver la planète vu que, question dégagement de CO², une partie de jambes en l’air vaut beaucoup plus qu’un long discours, même électoral.

Le jeu dans l’temps c’était classe, c’était stylé. Arrivés en limousine à Montecarlo les princes russes se ruinaient à la roulette, bradaient leurs immenses domaines et les isbas de leurs moujiks avant de se suicider, complètement rincés et dans les bras de quelque ballerine hispanique et fatale.

Banco après banco James Bond agaçait Goldfinger à la table de baccarat, avant d’échapper aux sbires d’icelui en compagnie de la belle espionne russe et aux commandes de son Aston-Martin.

Dans l’arrière salle enfumée d’un rade de Pigalle, Jo l’Trembleur relançait de 100 sacs, une paire de sept servie en pogne, pour voir les brèmes de Dédé les Bretelles qui, du coup, se couchait comme un cave.

Mais où sont les tripots d’antan ? Tout ça c’est du passé. Va-t-en faire un polar qui ressemble à quelque chose maintenant qu’il suffit d’un accès ADSL et d’une Carte Bleue pour se la jouer flambeur, façon Dostoïevski en vacances à Deauville.

La prochaine étape on la connaît : c’est les d’jeunes du lycée Salvador Allende qui vont jouer au poker en ligne la cagnotte durement gagnée en twittant assidument du fond de la classe sur leur portable.

A quand une grande votation citoyenne dans les bars PMU pour exiger la non-libéralisation des jeux ?