Rencontre avec le photographe Gérard Rancinan

Publié le 08 octobre 2009 par Adelap @adelap10



Je vous en parlais il y a quelque temps… Grâce au portrait que j'ai réalisé de lui, Gérard Rancinan m'a amicalement reçu dans son atelier.
Pour me rendre chez lui, j'emprunte le périphérique intérieur, je ne roule pas au dessus de 80km/h, je fume des clopes et j'écoute Radio Nova.



Je suis en retard… un acte manqué, j'ai pris le périph dans le mauvais sens !
Je n'ai pas pris leur numéro de téléphone, chose impensable, impardonnable… j'avais pourtant tout bien préparé. 9h. La vaisselle s'égoutte tranquillement, les lits sont bordés, la batterie du Nikon chargée à bloc, les enfants au centre aéré… bref j'avais bien noté l'adresse, l'itinéraire… Pourtant j'ai dû demander à un voisin de m'ouvrir la grille puis à une voisine de m'indiquer la porte de l'atelier et à une autre, puisque personne ne me répondait, si c'était bien là l'atelier de Rancinan !

Gérard Rancinan et son équipe me reçoivent, et déjà on m'explique, on me décortique les œuvres, je suis subjuguée par toutes ces mises en scène, l'énergie et les moyens déployés pour réaliser de telles productions, une image : les 4 maquilleurs, les stylistes, les assistants, la distance… On me montre les dessins préparatoires pour chaque prise de vue, je visionne les making-off de la cène, on me démontre par A+B qu'il n'y a aucun montage, pas de retouche….


Son parcours m'interpelle, je lui pose deux questions innocemment, je crois avoir mis les pieds dans le plat !
Grand-reporter chez Sygma, je m'étonne de ce grand écart entre la photo de reportage et aujourd'hui ces mises en scène en studio, de cette capacité à gérer l'urgence et la lumière naturelle du reportage contre la préparation et l'éclairage de studio de ses images, même si ces dernières sont en harmonie avec les évènements mondiaux.
Agacé par le fait que les journalistes, le monde de l'Art cantonnent les artistes dans des catégories, dans des boîtes bien ficelées dont il est interdit de sortir : "Je suis photographe" me répond-t-il.


Alors oui, j'ai observé comme à mon habitude, et j'aurais préféré être avec un journaliste posant des questions intelligentes… Pas pédant pour un sou, c'est avec passion que Rancinan me parle de son travail, me livre les conditions de ses prises de vue, de la visite de galeristes et d'acheteurs au sein même de son atelier, etc.



Presque deux heures se sont écoulées, je repars sur le périph, dans le bon sens cette fois, riche de cette rencontre où j'ai pu découvrir en avant-première le travail qui sera exposé au Palais de Tokyo du 16 au 30 novembre 2009.
RANCINAN
METAMORPHOSES
Caroline Gaudriault