Il m’est difficile d’écrire ce que Gérard Bobillier et les éditions Verdier
représentent pour moi. Lui, je l’ai rencontré, ce qui n’a rien de surprenant,
dans une librairie. Nous avons parlé de la vie politique, de nos parcours,
beaucoup de littérature et des écrivains que nous appréciions. Verdier venait
de publier Pierre Michon avec Vie de
Joseph Roulin et nous partagions le plaisir de lire Pierre Bergounioux —
qu’il souhaitait vivement voir sous la couverture jaune des éditions. Ensuite,
il y eut quelques rencontres, et je me souviens avec émotion de la dernière.
C’était en juin, Gérard très affaibli lisait derrière sa table de
travail ; il s’est levé pour accueillir, demander quelles étaient les
lectures en cours, annonçant la prochaine sortie de Assise devant la mer, sachant quel prix j’accordais à l’œuvre de
Pierre Silvain.
Que dire d’autre ? Ce qui a été et est commun, c’est cette idée que
« la littérature est la chair de la Pensée », comme on le lit depuis
mercredi sur le site de Verdier, et cela ne disparaîtra pas.
Tristan Hordé - photo ©Tristan Hordé