La Maldonne des sleepings de Tonino Benacquista

Par Mango

Longtemps je me suis couché de bonne heure dans le Palatino. J’ai toujours aimé cette longue descente vers le Sud, de Paris à Rome, en couchettes d’abord, puis plus tard dans les wagons-lits. Mais j’arrête là mon autobiographie ! Elle n’est pas de mise ici !

Ce brusque lyrisme matinal, semi proustien, est-il dû à la vie de Virginia Woolf que je viens de terminer ou plus certainement au livre de Tonino Benacquista : « La Maldonne des sleepings », ce polar qui se passe justement dans un train de nuit, le Galileo, celui-là, le Paris/Venise ?

C’est sans doute aussi pourquoi j’ai bien aimé cette histoire dont le héros narrateur, Antoine, un jeune couchettiste habitué aux trains de nuit tranquilles, se retrouve soudain au cœur d’une intrigue haletante et planétaire entre des douaniers suisses rigides, un clandestin bizarre atteint d’un drôle de syndrome, des voyageurs inquiétants qui se mettent à le poursuivre et la voix enjôleuse de la femme au haut-parleur de tous les trains du monde ! Toute l’aventure se passe durant un aller-retour Paris/Venise/Paris. On y trouve tous les éléments nécessaires à un bon polar d’aujourd’hui ! Le rythme est aussi soutenu que celui des étapes du train. On pense fatalement au mythique et mystérieux Orient-Express ainsi qu’à la célèbre « Madone des Sleepings » des années folles décrite par Maurice Dekobraqui demeure un des chefs d’œuvre du genre !

C’est un récit haletant et nostalgique qui se lit très vite et qu’on repose en souriant ! Un bon divertissement ! Une lecture idéale faite pour les voyages semble-t-il!

La Maldonne des sleepings de Tonino Benacquista

(Gallimard, Folio/policier, 1989, 229 p)