Turquie-Arménie : un pas de deux historique

Publié le 12 octobre 2009 par Ps76

Ce week-end est à marquer d’une pierre particulière car Turquie et Arménie,  après un siècle d’hostilité [lié aux massacres d'Arméniens par les Ottomans pendant la Première Guerre mondiale] ont signé - à Zurich - un accord pour établir des relations diplomatiques et ouvrir leur frontière commune.
 
Au moment où la présidence américaine est auréolée d’un Prix Nobel qui fait parler, la médiation de la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a permis de contourner un différend qui retardait de plus de trois heures la signature de l’accord par Edward Nalbandian [diplomatie arménienne] et Ahmet Davutoglu [son homologue turc], diplomates qui n’ont fait aucune déclaration après avoir signé les protocoles.

Il s’agit d’une étape très importante de la normalisation de leurs relations.

Le texte doit maintenant être approuvé par les parlements d’Erevan et d’Ankara, un calendrier doit être fixé pour le rétablissement de relations diplomatiques et l’ouverture des frontières.

L’accord a du passer au-delà d’une diaspora arménienne qui exige que la Turquie reconnaisse comme un génocide le massacre d’un million et demi de personnes par les forces ottomanes en 1915 et 1916 et par-dessus l’opposition des nationalistes des deux pays.

Le règlement définitif est supendu à la qualification des massacres ottomans et celui qui oppose l’Arménie à l’Azerbaïdjan - allié de la Turquie - au sujet de l’enclave du Haut-Karabakh. Une commission internationale d’historiens étudiera les événements de cette période.

Mais, la Turquie espère adhérer à l’Union européenne et veut renforcer son influence dans la région instable du Sud-Caucase (où transitent des livraisons de gaz et de pétrole destinées à l’Occident).

En Arménie, cet accord fait remous. Le président Serj Sarksian fait face aux manifestations de protestation et 10.000 personnes ont manifesté vendredi à Erevan, capitale arménienne.

Dans un discours télévisé à la nation le président Sarksian a du redire “qu’aucune relation avec la Turquie ne peut laisser planer un doute sur le fait qu’un génocide a été commis contre le peuple arménien. Cela doit être reconnu et condamné par l’humanité.”

Pour en savoir plus