Pollution : 4x4 et quatt'patt', oh la vache !

Publié le 19 octobre 2007 par Jacques Chirac

Mes Chers Compatriotes,

Je vous en avais déjà parlé dans une note précédente et, aujourd'hui, ça se confirme. Figurez-vous qu'on vous a trouvé des remplaçants (comme coupables) ! Il faut bien dire que vous commenciez à en avoir un peu ras le Stetson d'être accusés de tous les maux de la terre en ce qui concerne un réchauffement climatique qui a commencé 6 000 ans avant la sortie d'usine du premier 4x4 (vous avez vu le nouveau Peugeot ? ça manque de chevaux, mais avec un V8 et des mitrailleuses dans les ailes - pour les écologistes - il sera parfait. J'attends la livraison du mien). Ça commençait donc à ronchonner sérieux dans vos chômières (non, ce n'est pas une faute d'orthographe, c'est là qu'on range les chômeurs). A l'heure où le Président de la République est obligé de divorcer pour qu'on parle moins des grèves, ça la fout mal !

Alors… (suspense…) des scientifiques du Devonshire (étain, cuivre et bouses de vaches, 1.109.900 bouseux habitants, Dartmoor, Exmoor, Faizonlamoor, Exeter et sa cathédrale, Plymouth et sa base navale (voir la version en Nouormand)… région occupée par des chasseurs-cueilleurs depuis le dernier âge glaciaire, vous pensez s'ils connaissent le truc…) se sont penchés sur le problème : tout est de la faute des vaches ! Vous savez, ces trucs en cuir de canapé avec des cornes à un bout et une queue à l'autre (oui, un peu comme le Président, aussi). Ils ont déterminé que ces bestiaux ruminants étaient à l'origine de 18% du prétendu réchauffement dont auquel on vous a mis au courant de, alors que vous êtes à 20% avec vos Kangoos, Simca 1000s, Juvaquatres et autres poubelles somptueuses limousines. Ça fait peur !

Et pourquoi donc, je vous prie ? Clamez vous de vos voix comparables à celle de notre regretté camarade Stentor. Parce qu'une vache ça pète ! Et beaucoup ! Et fort ! Et souvent ! Ces scientifiques grassement subventionnés ont mis des millénaires à s'apercevoir que les ruminants en général et les bovidés en colonel étaient des usines à gaz. Je suis impressionné ! Ils seraient tout bêtement allés aux champignons dans les prés, on économisait des tas de sous pour arriver à la même conclusion : la vache moyenne émet du méthane (CH4). L'équivalent quotidien - en gaz à effet de serre - d'un Range Rover (j'ai toujours dit que le Range Rover consommait trop par rapport au Grand Cherokee, mais bon… il faudrait aussi comparer la Charolaise à la Limousine - pas la voiture, la vache, hé nouilles !).

D'après les verbeux susnommés, la solution est simple : il faut modifier le régime alimentaire de nos amies aussi cornues qu'herbivores : davantage de sucres rapides et des molécules anti-carminatives idoines. Les vacho-chercheurs rosbifs ont trouvé la soluce : ajouter un sirop d'ail à l'alimentation de ces chers ruminants pétogènes. Ça va être sympa si elles vont danser après… Sans compter que je ne sais pas si vous buvez du lait le matin, mais... à l'ail… Par contre, pour le steak, le beurre Maître d'Hôtel sera inclus, tout bénef'.

Pour en revenir à vos impôts, je suggère à nos lecteurs citadins en général et parisiens en lieutenant-colonel (c'est l'inflation, les grades diminuent), qui friment comme des bêtes dans leurs 4x4 qui n'ont jamais vu un chemin creux, de s'équiper d'un ruminant approprié à leur besoins et d'arpenter benoîtement les rues de la Cité, juchés sur ledit animal. Les avantages sont nombreux : pas d'essuie-glace pour coincer le PV sournoisement rédigé par des salopes fonctionnaires qui vous veulent du mal ; une paire de cornes acérées (oui, un peu comme le Président aussi) pour embrocher les cyclistes à contre-sens ; un trou de balle dispositif postérieur pour emmerder la Maréchaussée au sens propre du terme ; en plus, si vous la garez dans votre cuisine et que vous branchez la cuisinière dessus, c'est le même gaz que celui de Lacq. Tout bénef', derechef, donc.

Mais, j'ai le regret de vous informer (et particulièrement nos lecteurs du Sud-Ouest, qui sont nombreux, je le sais) qu'il n'y a pas que les vaches qui pètent. Tous les êtres vivants nantis d'un appareil digestif sont susceptibles d'être d'affreux pollueurs. Et qu'est-ce qu'on fait dans ces cas-là ? On taxe !

En conséquence, à partir du 1er novembre, vous voudrez bien vous rendre à la Préfecture de votre Département, munis d'un corps gras de votre choix afin de faciliter l'intromission, pour qu'on vous pose un volucompteur qui permettra d'établir le montant de votre contribution au Grenelle de l'Environnement. Si vous vous demandiez la raison de la fusion GDF-Suez, maintenant vous savez...

Bien à vous,

Jacques