10 bonnes raisons d'engager Sophie Muller pour votre clip

Publié le 15 octobre 2009 par Madnestef
... d'engager Sophie Muller pour votre clip.
Sophie Muller, c'est un peu le Steven Spielberg du video clip. C'est à dire que c'est la reine du blockbuster, du clip qui cartonne, et qui à côté plaît la plupart du temps aux critiques. Et comme le vieux Steven, qui nous avait réalisé les Dents de la Mer avec trois francs six sous, Sophie parvient à créer l'illusion et à épater, parfois avec un budget ridicule.
Alors chez Hall-Musique, on a décidé de vous montrer que, comme Spielberg - qui parvient aussi bien à réaliser un E.T., un Indiana Jones ou un Attrape-moi si tu peux - Sophie Muller sait jongler avec tous les styles avec brio. Attention les mirettes, c'est du clip de qualité.

01. Parce qu'elle fait dans le western.

Entre vous et moi, le western est décédé il y a une petite cinquantaine d'années, au bas mot - mais cela n'effraie pas Sophie, qui réalise avec Trouble un clip qui change les codes établis: non contente d'être la bad girl, P!nk fout qui plus est une belle raclée à tous les Lucky Luke du coin. Un Trouble véritablement jouissif, au final.
Dans le même genre, esprit cabanon pour Nelly Furtado avec Try, alors qu'on plonge dans les pures traditions portugaises du XIXe siècle. Un vrai bijou, et Nelly n'a jamais fait mieux.
02. Parce que la satyre sociale, elle aime aussi.


Quand Sophie s'allie aux Strokes, prince ultimes du rock alternatif "in", ça donne The end has no end (oui, la chanson de la pub, oui), petite critique sous-jacente de la société, avec en guest star Eva Mendes et Mila Kunis, quand même. C'est presque comme un de ces lavages de cerveau qu'on contemple dans les galeries d'art. Efficace et puissant, dans son implication.
Dans le même genre mais en moins social, le clip de Don't speak montrait les travers de la célébrité. C'était Gwen Stefani et la pomme, jolie métaphore.
03. Parce que les films d'époque ne lui font pas peur.

Choderlos de Laclos aurait kiffé, à coup sûr. Avec Walking on broken glass, on plonge dans le XVIIIe siècle avec brio. Lumières aux chandeliers, décors pompeux et couteux, costumes d'époque et tabous, nous revoilà gentilshommes et demoiselles de compagnie à la cour avec Annie Lennox. Le tout était bien entendu en rapport avec le film des Liaisons Dangereuses qui sortait à l'époque.
Dans le même genre, The Killers utilisaient maquillage et costumes d'époque pour un Mr Brighstide mémorable, tout en couleurs chatoyantes. On adorait déjà.
04. Parce qu'elle sait filmer les love story façon drama.

Prenez une époque révolue (les années 60, ici), un pays étranger (l'Italie), une histoire d'amour et une mise en images regorgeant de plans colorés assez somptueux et vous obtenez Cool, parmi les meilleurs clips de Gwen Stefani. A y réfléchir, ça pourrait être l'équivalent en clip d'un drame amoureux comme The Notebook. Une véritable évasion.
Dans le même genre, mais plus moderne, il y avait aussi Maroon 5 et leur She will be loved, histoire d'amour tragique avec à la clé un triangle amoureux, des couleurs toujours aussi flashy et une mise en scène digne d'un long métrage.
05. Parce qu'elle connait ses classiques du film d'horreur.

Freak like me, c'est un peu un Don't stop the music sous acide. "Youhou les filles, et si on allait EN BOITE? OUAIS, TROP BIEN! OUAIS, on danse avec des mecs qu'on connait même pas!". Sauf que là ça part définitivement en vrille quand Keisha & Mutya transforment Heidi en vampire dans une atmosphère glauque de club underground. Les Sugababes n'ont jamais fait mieux et Mutya & Keisha ont du, depuis, croiser la route de Buffy ("Pshhh!").
Dans le même genre, Supergrass nous revisitait Poltergeist avec un chanteur au regard ténébreux (dans le sens glauque du terme) pour Mary (scary).
06. Parce que même une comédie, elle sait faire.

Le clip comique, c'est un exercice difficile. Soit on tombe dans l'excès avec vulgarité (une pensée pour Michael Youn), soit on passe à côté du sujet. Heureusement, Sophie Muller et sa pote, l'autre Sophie (Ellis-Bextor, celle-là) nous concoctent un Murder on the dancefloor, concours de danse où une femme avide évince ses concurrents de toutes les façons possibles. C'est classe et drôle, et y'a même pas eu besoin de montrer un string. Une leçon de vie, tutafé.
Dans le même genre, Amy Studt apparaissait dans un clip typique qui rappelle les comédies américaines de campus bien connues de tous. Amy est la paria ("Misfit") rejetée de tous qui imagine son ascension (imaginaire) vers la célébrité - drôlissime.
07. Parce que l'expérimental, elle connait aussi.

Et hop, partons pour l'Asie, et découvrons Don't give it up, titre mystérieux comme empli des encens d'Orient, suave, presque hippie à certains moments. Imaginez montrer ça à des millions de jeunes plus ou moins stones à Woodstock, je suis sûr que ça aurait fait un tabac. Qui plus les paysages ne sont pas sans dégager une certaine poésie et Siobhan un ésotérisme bizarre qui rend le tout assez artistique et space, dans le bon sens du terme.
Dans le même genre toujours un peu barré, Nelly Furtado improvisait un concert dans la boue et finissait par manger des nouilles dans Turn off the lights. Le début très True Blood a une atmosphère quasi mystique.
08. Parce qu'elle pourrait aussi vous faire un film indépendant.

Sofia Coppola n'a qu'à bien se tenir. Avec Top of the world des Dixie Chicks, Muller réalisait un vidéo clip tout en finesse et en non-dits, en images fortes et où l'émotion est à fleur de peau. Logique, pour un titre avec une telle puissance au niveau des paroles. Considéré comme l'un de tous meilleurs du groupe country, c'est avant tout un plaidoyer intelligent sur une certaine Amérique.
Dans le même genre, Sophie & le groupe Eurythmics avaient lancé un brulôt contre les Etats-Unis avec The king & queen of America. A voir aussi, leur Beethoven.
09. Parce que les polars, elle maitrise.

On s'imagine bien, 2h du matin, un coin de rue sombre à New York ou Chicago, une atmosphère triste et lourde, voilà These things de She Wants Revenge. Oui parce que Sophie Muller fait aussi dans le polar / thriller, et là voilà qui nous rappelerai presque David Fincher (mais si, toute l'atmosphère d'un Seven). C'est étrange et ça fait froncer les sourcils ou frissonner, mais c'est le film noir US dans toute sa splendeur. Photographie et mise en scène travaillées, on applaudit.
Dans le même genre, voilà la même femme (Shirley, la chanteuse de Garbage) en infirmière inquiétante qui, elle, nous ramène un peu à Elle Driver au début de Kill Bill. Bleed like me: tout un programme !
10. Et parce qu'elle sait nous raconter des histoires.

Les studios Disney ont Ariel, la petite sirène, nous on a Sade, filmée dans ses étreintes aquatiques par Sophie Muller. Outre les scènes sous l'eau qui sont magnifiques, le clip de No ordinary love garde cette atmosphère triste et nostalgique grâce à une mise en image qui évite les poncifs du genre et sublime l'indicible. Loin des happy-ends clichés, le clip offrait surtout à la réalisatrice l'occasion, déjà, de mettre en place son univers coloré et glamour, qui se retrouverait dans chacune de ses réalisations ou presque ensuite.
C'est ainsi que l'on vous offre ces quelques clips qui valent le détour pour leur univers, leurs couleurs ou leurs décors. Ce sont des chansons que vous connaissez, pour la plupart des tubes, et les clips vont ont sûrement marqué pour les quelques détails originaux, leurs mise en scène, leurs idées. C'était parfois comico-coloré avec Natasha Bedingfield, rêveur avec Sixpence None The Richer, introspectif avec Vanessa Carlton ou écolo avec Sarah McLachlan. Et un énorme coup de coeur pour le clip de Catch you, de Sophie Ellis-Bextor, où la demoiselle cherche chaque recoin de Venise pour attraper l'homme qui lui échappe. Visuellement, c'est sublime; niveau idées, c'est encore mieux.
Clap de fin.