Muse : pour l’amour de la Résistance

Publié le 15 octobre 2009 par Boris Tampigny



Cinquième album pour le groupe britannique Muse qui parvient encore une fois à surprendre, entre grandiloquence, riffs abrasifs, kitch assumé et R&B mainstream taillé pour la FM.

Il y a dix ans déjà, un groupe au potentiel très prometteur faisait son apparition sur la scène internationale avec Showbiz, générant autant d’attaques assassines que de critiques dithyrambiques. Très rapidement comparé à Radiohead pour son lyrisme, Muse, mené par le fantasque et discret Matthew Bellamy, s’est affranchi au fil des années pour devenir une référence en matière de rock indépendant. Fort de plusieurs stades remplis et de millions de disques vendus à travers le monde, la formation fait son grand retour en 2009 avec The Resistance, un cinquième album ambitieux marqué par la présence d’une symphonie en trois parties qui confirme son intérêt pour la musique classique.

Véritable album concept, le disque s’inspire largement de l’histoire d’amour de Winston et Julia, héros malgré eux du livre culte d’Orson Wells 1984. Les thèmes de la paranoïa, de l’oppression, de la recherche de vérité sont ainsi abordés tout au long des 11 chansons que constitue l’œuvre, comme dans le titre Resistance où l’amour est la dernière solution face au totalitarisme. Les trois artistes n’hésitent pas non plus à expérimenter des nouvelles sonorités, comme sur le très eightiesUndisclosed Desires où la ligne de basse prend une tournure inattendue grâce à la technique du slap et du keytar, un synthétiseur qui se porte comme une guitare. Le chanteur tente même une incursion en français sur I Belong To You, un titre piano-jazz qui ressemble assez peu au répertoire habituel du groupe. Autre exemple frappant de ce mélange pour le moins surprenant entre rock et classique, la ballade United States Of Eurasia réunit une mélodie aguicheuse à la Queen et une partition au piano de Chopin, signe d’un réel talent artistique.

Pour autant, les riffs de guitare et les envolées lyriques qui ont fait le succès du groupe depuis 10 ans sont loin d’avoir été oubliés pour cet album, comme sur l’excellent Unnatural Selection qui vire carrément au heavy métal dans les dernières secondes ou sur MK Ultra qui aurait très bien sa place dans un jeu vidéo fantastique.

En définitive, The Resistance n’est certainement pas le meilleur album du combo anglais mais il a le mérite d’être le plus éclectique, le plus ouvert à tous les styles musicaux. Surtout, il est comme le bon vin, il se bonifie après chaque écoute. Alors l’essayer, c’est l’adopter !



Quand Muse s’amuse avec l’exercice de la promo…