Le clair du seuil (Michael Edwards)

Par Arbrealettres

Le clair du seuil

Ce n’est plus La maison. Chaque pièce,
Vide, se remplit d’un jour nouveau.
Les livres, les lampes, qui descendent
Lentement sur les marches du rêve,
S’éloignent dans le vague des camions
Un spectre
Fragile nous soutient, si peu nous-mêmes,
Débarrassés, visibles.
Elle rend tout léger, la lumière
Qui entre et qui possède la maison.
La demeure partout tremble de silence.
Une douce clarté efface les cloisons.
L’air est lourd d’une absence d’être.
Nous touchons le soleil sur les fenêtres.

***

Moving House

Look: the base rooms of what was then
Our home fill with unimpeded,
Unforeseen light. Books from shelves,
Bulbs from ceilings, having been
Lowered and crated, will, I suppose,
Have joined all that the house has shed,
In hollow vans. The house and we,
Without, simplified, curtainless.
The light, as if we were not there,
Brims and possesses, while the house
Trembles with silence everywhere.
What is this light? This lightness? We
Observe the air no presence fills,
And touch the sunlight on the sills.

(Michael Edwards)

(NB: l’auteur est bilingue et il a traduit en français son poème puis reconstruit le poème anglais)