Louis Calaferte / Fernando Vicente

Publié le 28 juillet 2009 par Blogcoolstuff

"Coiffée, légèrement maquillée, en pantalon et gilet cintré, elle est une déchirure de beauté".
"Elle enviait de "mourir" dans l'amour, qu'elle envisageait sous une forme sacrificielle.
Décor mortuaire de sa chambre, draps de soie noire, un crâne de mort que reflétait avec le lit la grande glace fixée au mur".


"Tu vois le petit lacet ? Il n'y a qu'à le tirer par un bout, toute l'ouverture du décolleté se défait d'un coup jusqu'à la taille".
"Dans la demi-obscurité de la rue, on croirait qu'elle émerge des murs eux-mêmes, soudain présente, apparition étrange, sa main cherchant un instant le sexe, disparue ensuite aussi soudainement dans une entrée dont elle claque la porte".

"- C'est ici que je vis. Ce n'est pas très luxueux, mais petit à petit je fais en sorte que ce soit beau. Quand je le peux, j'achète une belle chose ou on me l'offre.
D'une attendrissante dignité.
- Un jour, je voudrais habiter une grande, grande maison, remplie d'objets d'art, qu'elle soit belle partout, dans toutes les pièces, j'aime la beauté. Le monde est trop laid. Je me battrai pour avoir cette maison. J'en ferai une maison de rêve.
M'embrassant la main.
- Je t'inviterai. Pour te recevoir, je m'habillerai tellement bien que je serai éblouissante. Après, je ferai ma pute".

"Je suis toute décousue".
"Parfois, dans la rue, ou ailleurs, j'ai envie de m'effondrer en larmes tant le regard des yeux sur moi me blesse. Il y a de la haine de la part des hommes et des femmes et, de la part de certains hommes, le désir de m'avilir par leur sexe".

Words : Louis Calaferte, "La mécanique des femmes", Paris, Gallimard, 1992.
Pics : issues des série "Vanitas" et "Anatomia" de Fernando Vicente.
Autres articles relatifs aux écorchés :
- Des entrailles plein les yeux :
- Des entrailles plein les yeux (suite)