Touche pas à mon IVG

Publié le 19 octobre 2009 par Pimpmynews

Pro Life vs Pro choice tome 4 c'était samedi. Deux pays, deux opposés. En Espagne, ils étaient des milliers de la droite catholique à défiler contre la loi libéralisant l'avortement. En France, elles étaient des milliers pour défendre ce droit que beaucoup jugent menacé. Retour sur un droit qui en 2009, est toujours loin d'être acquis pour tous.

C'est une image qui se répète au fil des ans. Déjà en 2006, une manifestation monstre contre l'avortement avait réuni 2 millions de personnes. Dans ce pays, fief de l'Opus Dei où les croyances religieuses sont fortes, ils font front contre toute modification de la loi à coups de slogans du type "avorter = assassinat".

Aux origines du conflit se trouve la réforme de Zapatero sur l'avortement. Pour bien comprendre, revenons en arrière. En 1983, le socialiste Felipe Gonzales fit adopter une loi dépénalisant l'avortement en cas de viol (12 semaines), de malformation du foetus ou de dangers pour la santé physique ou mentale de la mère. On estime aujourd'hui à 117.000 le nombre d'avortements chaque année en Espagne, il est bien évident que beaucoup d'entre elles font passer cet acte médical sous ces termes ou se rendent à l'étranger en cas de refus du praticien (car beaucoup refusent catégoriquement et n'hésitent pas à exercer des pressions sur la jeune fille). Face à ce problème de santé publique, Zapatero veut légaliser l'avortement jusqu'à 12 semaines et veut le considérer comme un droit.

Rappellons à ceux qui ne seraient pas familier de la législation française, que l'avortement fut légalisé par la loi Veil en 1974 jusqu'à 10 semaines de grossesse et que le texte fut modifié en juillet 2001 pour élargir l'intervention jusqu'à 12 semaines de grossesse.

Or bien que ce droit soit acquis depuis 34 ans, les femmes doivent encore se mobiliser pour défendre leur droit. En effet face au gouvernement espagnol, ou au gouvernement irlandais (le plus restrictif d'Europe sur la question), la surveillance ets de mise. Dans Le Parisien, Gisèle Halimi, avocate et militante de la cause des femmes, s'inquiète "d'une période sombre. On supprime les moyens qui permettent de bénéficier de cette liberté". Dans la même lignée, le mouvement du Planning Familial dénonce le démantèlement des centres IVG autonomes.

Les Stars du cinéma français s'étaient déjà mobilisées l'année dernière lors de la sortie du film de Claire Simon, Les Bureaux de Dieu, sur le planning familial. Pour que ce droit reste une liberté, la mobilisation n'est pas finie.