La cage aux folles

Par Anaïs N.
Si je suis cinéphile, j'aime encore davantage le théatre pour son atmosphère feutrée et chaleureuse. J'avais pris des places pour une représentation en matinée de la Cage aux Folles, au Théatre de la Porte Saint Martin, pièce écrite par Jean Poiret et jouée en son temps en la compagnie de Michel Serrault. Le tandem, on s'en souvient, fût brillant, touchant et hilarant.
Le pari de Christian Clavier et de Didier Bourdon était audacieux, risqué, même. Ils s'attaquaient de front à un monument..
Ma passion du théatre est telle que depuis plusieurs semaines, j'attendais ce rendez vous avec une impatience croissante. Quelle joie, en ce dimanche de voir le soleil revenu et le ciel de Paris éclairé d'un bleu estival. Arrivée en avance sur les Grands Boulevards, j'ai pris un café à la terrasse d'un restaurant dont la carte affichée à l'entrée laisse à penser que je vais bientôt m'y rendre pour simplement déjeuner...
Depuis que je suis venue au Théatre de la Porte Saint Martin, avec mes enfants pour des représentations de Molière, des travaux de rénovation ont été faits. Sur le chapiteau au dessus de la scène on voit se détacher les petits carrés des feuilles d'or soigneusement déposés par la main d'un maître. Le ciel de la salle est bleu, les moquettes rouges sont douces et épaisses... Le théatre, c'est autre chose...
... Et alors que les trois coups allaient retentir, un tonnerre d'applaudissements s'est élevé dans le public, mais en direction de la salle. Chacun a pensé que les acteurs allaient, peut être, arriver en traversant les rangs. Les appareils photos pourtant bannis durant la réprésentation se sont mis à mitrailler ces vedettes, nouvelles venues et qui n'étaient autres que notre Président de la République, Nicolas Sarkozy accompagné de son épouse Carla qui ont pris place comme tout un chacun, juste sous notre rangée.


Mais que le spectacle commence ! Et on ne peut que saluer la prestation trépidante de Christian Clavier et celle toute en nuances et en émotions de Didier Bourdon. D'entrée de jeu, les rires fusent et les applaudissements contraignent les acteurs à faire des pauses. Tout est rondement mené. Les dialogues ont été remis au goût de l'actualité, et la fin en chansons est digne d'un feu d'artifice. Les spectateurs chantent et applaudissent, debout. Pari réussi, tout le monde autour de nous semble conquis. A noter, la part remarquable d'étrangers que nous avons pu repérer dans le public.


Mais pour moi, une surprise m'attendait. Alors, que nous nous acheminions vers la sortie, j'ai été prise dans le tourbillon de la cohue à l'étage où se trouvait Nicolas Sarkozy. J'avais très envie de voir la Première Dame de plus près, et peut être la photographier. Je suis toute petite et j'ai été bousculée, puis projetée en avant, me retrouvant ainsi, nez à nez avec le Président qui spontanément m'a tendu une main assortie d'un assez joli sourire... Vu sous cet angle, il n'est pas dénué d'un certain charme... Souriez, Monsieur le Président, cela vous va si bien.... Je ne suis pas toujours d'accord avec sa politique mais j'ai quand même une âme de midinette... Qu'on me pardonne cette faiblesse....
J'ai en résumé passé une très belle aprè midi !