Femin-in

Publié le 22 octobre 2009 par Carmel

Un début d’après midi de juillet dernier. Je sirote un thé avec Hélène et Marie au centre Power Plate Eden Form. On papote en attendant leur rendez-vous de 14h00. Elles ont été contactées par une agence de com Bordelaise, qui lance un nouveau magazine féminin gratuit pour nous les femmes. 100% féminin, 100% gratuit. Et comme je sui là. Voilà quoi. Mi-curieuse, mi-fouineuse. Je ne vous détaille pas la rencontre. Peu d’intérêt. Enfin pour vous. Pas pour elles. La conversation est très vite orientée business partenariat en fait. Espace pub, quoi. Mais quoi de plus normal quand on lance un bimestriel gratuit ? Rien. Alors je passe. Le concept : un vrai magazine urbain, pour nous les bordelaises, un truc qui parle mode, beauté, santé, psycho mais qui donne aussi de vrais bons plans de la ville. A vous aussi ça vous rappelle quelque chose ? Oui mais là c’est gratuit. Bah oui quoi ça change tout. Et puis le contenu rédactionnel c’est pas pour rigoler, c’est un vrai contenu, avec des articles de fond, des trucs hype, tendance, qui vont nous accrocher, nous surprendre, nous rendre accro.
Mais Hélène et Marie, échaudées par d’autres lancements de magazine dans lesquels elles avaient pris des espaces pub et qui ne sont jamais sortis (sic), ont pensé que oui, oui c’était attrayant mais que non merci. Et puis la maquette de la couverture était trop djeuns, un peu trop rock, pas franchement leur cœur de cible. Elles ajoutent que gratuit égal financement exclusif par la pub. Et donc articles dénués de tout aspect critique.
La fin de non recevoir est accueillie fraîchement. On a bien compris toutes les trois que ce jour là, elles avaient perdu deux futures ex-partenaires…
Mais à mon grand étonnement, j’apprends il y a quelques jours qu’elles sont revenues. Qu’elles ont eu la gentillesse d’apporter le dit mag, preuve qu’il était bien sorti, lui. Bon, bon, bon. Je prends un exemplaire sous le bras et rentre faire goûter les nains.
Et je feuillète, je lis, je découvre. Un format poche, des pages agrafées et non encollées, pratique. Des articles beauté, nature, vie quotidienne etc Le visuel est un mélange de Elle, Biba et Cosmo. La pub est omniprésente, une page sur deux. A droite un article, à gauche une pub en rapport. A partir de là, je me dis qu’heureusement que je ne l’ai pas acheté que tout ça ressemble beaucoup à tout ce qui se fait déjà…quand mon œil est attiré par un chapeau « J’ai enfin testé la salle de sport ». Ah bon ? Tiens, tiens. Elle aussi. Entre un chocolat chaud qui finit par terre et une violente dispute autour d’une paille, je lis.
Récit de la séance à la Jack Bauer.
Jour J. 18.30 : j’arrive à la salle de sport. Avant, faut tout de même que je vous dise qu’elle a 30 ans, qu’elle fume, qu’elle n’a jamais fait de sport de sa vie et qu’elle n’en peut plus d’entendre son mec lui répéter que ce serait bien qu’elle se bouge, ma petite chatte.
18h50 : elle est prête. Wouhou, ça c’est de l’info !
19h00 : elle monte sur un vélo.
19h05 : elle descends du vélo… Quelle aventure ! Elle doit faire 30 minutes de cardio mais elle a du mal. Je vous résume hein.
19h30 : elle descends découvrir la salle. Ah. Elle était où avant ? Le coach lui demande de bosser ses adducteurs. Elle fait 50 mouvements haut la main. La vache ! 50 !!! C’est énorme, ça. Elle doit en refaire 50 pour bosser les abducteurs maintenant. Mais c’est trop, à 40, elle flanche. Tout de même !
19h50 : petite séance d’abdos-fessiers. Quoiiiii ???? Elle va enchaîner tout ça ? Elle est faite pour la compétition, elle.
21.00 : elle rentre chez elle. Ouf. Deux heures trente minutes pour un premier cours, c’est bon moi j’ai ma dose pour le mois !
Je me demande tout de même quelle réalité a-t-on voulu nous retranscire là ? Celle de la femme de Jack Bauer, sans doute. Mais elle est où la bombe ? Et où est le Président Palmer, à la fin ??? On ne sait pas quelle salle a été testée. La séance décrite ne ressemble à rien de ce que vous pourriez faire dans une vraie salle….
Allez le meilleur pour la fin. Enfin, non au début de l’article plutôt. Elle se demande ce qu’elle va faire comme sport pour se bouger un peu, elle énumère plein de trucs et : Le Power Plate, trop cher et puis si je me mets au sport c’est pour faire du sport, non ?
Option 1
: cette petite phrase pernitieuse a été rajoutée là histoire de régler son compte à la Power Plate qui n’a pas voulu prendre d’espace pub.
Option 2 : l’article avait déjà été écrit, il n’attendait plus que l’encart pub d’Eden Form en face !
Cette fois c’est moi qui suis bien consciente que je viens encore de perdre  deux hypothétiques futures nouvelles amies. Et dire que les conceptrices du mag ont 300 contacts sur Facebook quand moi je n’en ai que 69…

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