Afghanistan Karzaï et les élections, Burka sur la réalité

Publié le 22 octobre 2009 par Sergeadam
Voici un commentaire intéressant de Serge Charbonneau que je publie concernant Karzaï et les élections en Afghanistan.
Une burka sur la réalité
Hamid Karzaï a fini par céder…Non, mais, vous voulez-rire? Hamid Karzaï ne cède rien, il continue à jouer le rôle qu'on lui assigne. Un rôle qu'on peut lui retirer à tout moment. Le seul problème véritable, c'est de lui trouver un remplaçant tout aussi docile et efficace.
Où donc était la pression des Américains et des Européens ou de la simple réalité des urnes?
La farce de la démocratie dans ce territoire occupé où les gens survivent péniblement à travers l'oppression religieuse d'un côté et Occidentale de l'autre est d'une vulgarité incroyable. Une grande farce hypocrite qu'on nous fait avaler le plus sérieusement du monde en faisant de beaux et sérieux (sic) éditoriaux.
On nous dit : « Ce faisant, il faudra attendre des semaines avant que Barack Obama dévoile les modifications qu'il entend imprimer sur la stratégie militaire. » Ça fait partie de la « démocratie ».
On nous dit : La Maison Blanche soulagée… non, mais, a-t-on des poignées dans le dos? Il ne faut pas nous prendre pour des imbéciles, nul besoin de sortir « la grosse artillerie diplomatique », la grosse artillerie est sur place en Afghanistan depuis huit ans. Ce pays est un territoire occupé et ce qui s'y passe n'a rien d'afghan, donc nul besoin de sortir « la grosse artillerie » pour dire à Karzaï où mettre les fesses et où poser les pieds. « C'est dire combien le chef afghan s'était obstiné au cours du dernier mois. » Il y en a toujours qui croient que la pièce de théâtre est une réalité.
Karzaï, Pachtoun, l'autre, Tadjik…
Le farsi et les dialectes, les sunnites et les chiites, vous mettez tous les ingrédients dans la marmite, vous brassez le tout et vous servez. Cette potion vous fait immédiatement oublier l'essence de la démocratie, des droits humains véritables et de la raison de l'occupation occidentale, bref la simple réalité. Il n'y a plus de géopolitique, ni d'enjeux énergétiques, il n'y a que des conflits internes et l'armée du bien est là avec une générosité et une affabilité totale pour « aider » tout ce beau monde à s'entendre. Il est clair dans cette comédie qui n'en finit plus, tout ce beau monde ne pourrait s'entendre sans notre salutaire intervention militaire. Notre armée travaille courageusement pour le bien (sic).
En plus, il y a tous ces méchants : « le soutien, discret il va sans dire, de l'Iran, bien sûr, mais également de la Russie et de l'Inde. En sous-main, Moscou et Téhéran aident les seigneurs de la guerre qui combattent Karzaï. Les Patchouns, eux, jouissent de la protection du Pakistan. Au milieu de ce magma géopolitique et ethnique, il y a bien évidemment les États-Unis d'Amérique » qui jouissent de voir leur industrie militaire si prospère.

Remarquez que nous sommes en train de parler de la démocratie en Afghanistan. Oui, « Amid Karzaï a fini par céder… » Le hic... Le hic est-il le bon? « Le hic, c'est que les chefs tribaux ont un tel dédain pour les Tadjiks qu'ils ont tout fait pour combattre le gouvernement Karzaï parce qu'il comprenait justement un Abdullah. »
Et si le hic c'était que Tadjiks et Pachtoun en avaient plein le cul d'avoir un envahisseur dans leur pays? Le hic, peut-être que les divisions font bien l'affaire de ceux qui contrôlent le pays. Vous savez : divisé pour mieux régner! C'est vrai, vous savez.
Prenons simplement notre exemple. Si le Québec n'était pas divisé comment le Canada pourrait-il tant nous contrôler et nous faire payer une guerre qui nous dégoûte?
Cet éditorial est du scénario de pièce de théâtre qui ne sert qu'à nous masquer la réalité. C'est un grand-voile. Presque une burka sur la réalité.
Serge Charbonneau
Québec