Liberté chérie

Publié le 25 octobre 2009 par Olivier57

Il est des records qui font à la fois frémir et réfléchir. 64 réelles années de prison au compteur en fait partie.

William Heirens est entré en prison à l'âge de 17 ans et... il y est toujours, à l'âge de 81 ans.

Non, Ce n'est pas une blague. Heirens a été condamné dans l'Illinois de l'immédiat après guerre pour les meurtres de deux femmes et d'une petite fille de 6 ans. Il est entré en prison le ... 26 juin 1946...

La fin de la seconde guerre mondiale, les années Presley, la guerre du Vietnam, le premier homme sur la lune, Woodstock et les hippies, la navette spatiale, le 11 septembre, les guerres d'Irak et tant d'autres, durant tous ces évènements et  les mandats de 12 présidents des Etats-Unis de Truman à Obama, William Heirens était dans sa cellule.

Et pour couronner le tout... il n'est même pas sûr qu'il soit le coupable.


La justice américaine a réussi le sordide exploit de maintenir un homme enfermé durant toute sa vie, d'autant que William Heirens a fait plusieurs années de maisons de correction avant l'âge de 17 ans.

On retrouve là l'excès américain, toujours capable de pousser les choses à l'extrême au nom d'un enchainement logique et mécanique, dépourvu de tout discernement et bon sens.

Après avoir perdu l'usage de ses jambes et mal voyant en raison du diabète qui le ronge, il y a bien longtemps qu'à 81 ans, Heiren ne constitue plus vraiment une menace pour la société américaine. Finalement, la seule raison pour le garder est peut être de se dire qu'après une telle "vie", il n'est pas bien sûr qu'il puisse survivre en liberté...

Pas de chance pour Heirens, il aurait mieux fait d'être français. Pendant les 64 ans où il était derrière les barreaux, en France, on a incarcéré puis libéré des dizaines de meurtriers coupables de faits similaires et même pire. Chez nous, 3 meurtres cela va chercher dans les 15, 20 ans de prison maximum. Aller, un peu plus pour la petite fille.

En France, son avocat aurait fait pleurer les jurés devant son enfance malheureuse, son père alcoolique et violent, sa mère absente et méprisante. Avec un peu de chance, il aurait même déniché un viol par son oncle. Il aurait mis en avant son ardent repentir, sa reconversion assurée, sa minorité au moment des faits. Grâce au non cumul des peines, l'ensemble lui aurait valu une peine symbolique de deux douzaines d'années.  Réductibles de moitié.

Ceci contribue à expliquer pourquoi les Etats-Unis ont 1 prisonnier pour 100 habitants contre 1 pour 1000 en France. Pour lutter contre la surpopulation carcérale, le plus efficace reste tout de même de libérer les criminels.

Bref, en France, Heireins n'aurait pas connu l'enfermement de 17 à 81 ans,  il aurait fèté ses trente-cinq ans... libre, et peut être même en pleine possession de ses moyens pour recommencer.

Pour les mêmes meurtres.

Entre les deux, il doit bien y avoir un juste milieu, non ?