LA ViE VACiLLE. Yiannis Lhermet

Par Collectif Ratures // Poésie // Grenoble




        La vie vacille,
        Sous sa faucille,
        On se suicide
        En un instant.


    Ce fut si simple,
    Ils trimbalaient
    Depuis l’adolescence
    Dans leurs cartables
    Des miettes de sable,
    Dans leurs valises en carton,
    L’indifférence volubile
    Des malhabiles remontrances,
    Des quotidiennes dépendances.

    Loin du cocon,
    On perd leur trace,
    A l’aveuglette,
    Leur vie vadrouille
    De trouille en trouille,
    Plus les destinées se découvrent
    Plus leur coeur se couvre de rides
    Et moins ils voient tomber les gouttes,
    Ils se consolent de mots rares.

    Un soir, dans le lit du silence
    S’élancent et s’enlacent,
    Ceux là qui ont vécu selon
    Les violences de l’extase.

        La vie vacille,
        Sous sa faucille
        On se suicide
        En un instant.


    Ce fut si simple,
    Ils trimbalaient
    Des miettes de sable
    Dans leurs valises en carton...

    Et, ceux qui restent, impuissants,
    S’arrachent les cheveux,
    S’enterrent dans des trous,
    Bâtissent des statues.

    La vie s’arrête
    Pour eux aussi.
    Désormais, ils vivront
    Comme les bêtes,
    Un oeil ouvert
    Sur le passé
    L’autre fermé
    Sur l’avenir.

                        La
                  vie
       vacille...