Mouillé (Paul Eluard)

Par Arbrealettres

La pierre rebondit sur l’eau,
La fumée n’y pénètre pas.
L’eau, telle une peau

Que nul ne peut blesser
Est caressée
Par l’homme et par le poisson.

Claquant comme corde d’arc,
Le poisson, quand l’homme l’attrape,
Meurt, ne pouvant avaler
Cette planète d’air et de lumière.

Et l’homme sombre au fond des eaux
Pour le poisson
Ou pour la solitude amère
De l’eau souple et toujours close.

(Paul Eluard)