Le sondage réalisé par Doxa sur le rite extraordinaire en Italie

Publié le 26 octobre 2009 par Francisrichard @francisrichard
Paix Liturgique (ici) et Messa in Latino (photo ci-dessus en provenance de son site ici) ont commandité un sondage en Italie auprès de Doxa, organisme de sondage réputé là-bas, sur le Motu Proprio Summorum Pontificum du 7 juillet 2007, par lequel le pape Benoît XVI demande que le rite extrordinaire de l'Eglise romaine retrouve toute sa place dans l'Eglise catholique (voir mon article La messe tridentine est extraordinaire ), conformément d'ailleurs à la Constitution conciliaire, De Sacra Liturgia, du Concile Vatican II... La presse italienne - comme le rapporte la Lettre 201 du 25 octobre de Paix Liturgique (ici)- s'est largement fait l'écho de ce sondage, plein d'enseignements et dont les résultats sont similaires à ceux récoltés en France par CSA il y a un an.

Ce précédent sondage (voir mon article Le sondage réalisé par CSA pour Paix Liturgique sur le Motu Proprio ) montrait que les catholiques français sont demandeurs, contrairement à ce que disent leurs évêques qui font la sourde oreille - circulez, il n'y a rien à voir - quand ils ne font pas tout leur possible pour s'opposer à la volonté du pape en matière liturgique. Les médias, y compris hélas des hebdomadaires comme Famille chrétienne, adoptent la même attitude d'omerta : faisons l'autruche et ne parlons surtout pas des 34% de pratiquants prêts à assister à la forme extraordinaire si elle était célébrée dans leur paroisse. Cela dérangerait notre train-train pépère.

Voici les résultats du sondage de Doxa, effectué du 24 au 27 septembre dernier auprès d'un échantillon de 1001 personnes de 15 ans et plus, et publié dans la Lettre 200 du 17 octobre de Paix Liturgique (ici) :

1ère question : Les catholiques italiens connaissent-ils l'existence du Motu Proprio "Summorum Pontificum" par lequel Benoît XVI approuve la célébration des deux formes du rite romain ?

Oui, répondent 64% des pratiquants - catholiques allant au moins une fois par mois à la messe - contre 36% qui n'en savent rien.

Considérant l'ensemble des catholiques, pratiquants ou non, 58% en ont connaissance et 42% ignorent son existence.

2ème question : Trouvez-vous normal la célébration des deux formes du rite dans vos paroisses ?

A égalité, 71% des pratiquants et de l'ensemble des catholiques sont favorables à la coexistence des deux formes dans leurs églises.

3ème question : Si une messe selon la forme extraordinaire était célébrée dans votre paroisse y assisteriez-vous ?

63% des pratiquants italiens déclarent qu'ils y assisteraient au moins une fois par mois (33% pour l'ensemble des catholiques). Un chiffre qui se répartit ainsi : 40% toutes les semaines et 23% au moins une fois par mois.

Je laisse le soin à l'internaute de prendre connaissance, dans le détail, des commentaires faits par Paix Liturgique à ce sondage.

Je relèverai juste trois commentaires.

Le premier, que fait Paix Liturgique, a trait à la réponse à la troisième question :

La proportion chez les pratiquants est tout simplement exceptionnelle : 63% ! Presque deux fois plus qu’en France !

Le deuxième revient à la parole du Christ qui demandait de juger l'arbre aux fruits :

En France une vocation sacerdotale sur quatre se destine à la forme extraordinaire (voir la Lettre 199 du 12 octobre de Paix Liturgique ici).

Le troisième souligne que la demande de la forme extraordinaire est universelle, c'est-à-dire catholique au sens étymologique du terme :

L'intérêt pour la forme extraordinaire n'est pas une question marginale pour les catholiques, ni même une question "nationale" voire une question à coloration « politique », mais au contraire une demande universelle.

Ce que confirme un sondage effectué par l'Université de Georgetown (ici) aux Etats-Unis (voir la Lettre 196 du 20 septembre de Paix Liturgique ici) :

45% des pratiquants assisteraient à la messe traditionnelle s'ils en avaient la possibilité. 

Conforté par ces différents sondages, Paix Liturgique, enfin, a raison que dire que le Saint-Père, sous-entendu en promulguant le Motu Proprio, a compris que de très nombreux fidèles de base, restés dans leurs paroisses pour diverses raisons ou ayant fait le choix de ne plus pratiquer, sont restés attachés à l’expression de la foi de leurs pères et ne demandent qu’à pouvoir en jouir à nouveau.

Francis Richard