Umar TIMOL : Poème.

Par Ananda

nous sommes

des épaves

à la dérive

sur une nuée de songes

il est donné

aux élus – si peu nombreux –

de transvaser

les manifestes du sens

en des sillons

cendrés de lumière

quant aux autres - nous -

il ne faut guère les blâmer

il leur suffit

car doués pour la chair

l’attirail des mondanités

et le clinquant de la matière

ils sont les plus démunis

car ils besognent

une liberté qui fuit

alors que tout est déjà écrit

nous sommes ainsi

dérisoires

et conçus pour échouer

faut-il en rire ou en pleurer

nul ne le sait

mais les

dépositaires des aveux

ou est-ce d’un oubli

d’un indicible

dont le vouloir

est la supercherie

umar