Mauvaise mémoire (Paul Eluard)

Publié le 28 octobre 2009 par Arbrealettres

Les cimes dispersées les oiseaux du soir
Au chevet de la rue
Les échos féminins des baisers
Et dans les abris du désir
La grande obscurité éblouissante des rebelles s’embrassent.

A pleines mains la pluie
Sous les feuilles sous les lanternes
A plein silence les plâtras des heures
Dans les brouettes du trottoir
Le temps n’est pas le maître
Il s’affaisse
Comme un rire étudié
Qui dans l’ennui ne germe pas.

L’eau l’ignorante la nuit l’étourdie vont se perdre
La solitude falsifie toute présence
Un baiser encore un baiser un seul
Pour ne plus penser au désert.

(Paul Eluard)