Stéphane Guillon et Yann Barthès: des têtes vont tomber!

Publié le 30 octobre 2009 par Forrestgump54

Branle-bas de combat là où réside « qui vous savez ». Cibles désignées: Stéphane Guillon, Yann Barthès et les Guignols, ces adversaires irréductibles qui résistent encore et toujours à ce même qui vous savez.
De plus en plus, « qui vous savez » s'inquiète des effets politiques dévastateurs que les interventions de ces néo-éditorialistes peuvent causer dans l'opinion. Nous avons déjà eu, sur ce blog, l'occasion de souligner que la stratégie présidentielle de contrôle des médias avait finalement échoué. Et pire encore pour ce pouvoir, la sournoise régression de la liberté des journalistes entamée en 1993, accélérée en 2007, a été compensé par l'émergence des « humoristes » qui, des Guignols à Canteloup, en passant par Guillon et Barthès, ont occupé un espace éditorial que les journalistes ont déserté.
Résultat: le système a généré un antidote cent fois plus puissant que le poison concino-sarkozyste. Car ces amuseurs, écriveurs, bateleurs, imitateurs, complètement affranchis des règles du savoir-vivre journalistiques s'en donnent à cœur joie. Et comme le citoyen de base ne se retrouve pas dans les éditoriaux de Joffrin, dont le rêve est de collaborer au débat sur l'identité nationale de Besson, il se replie fiévreusement sur ces héritiers de Coluche et le Luron. CQFD.
Mais tout cela ne va pas durer.
Dans le collimateur, le patron de Canal, Rodolphe Belmer, jugé coupable de ne pas tenir les Guignols et Yann Barthès. Procédé classique: on lâche le petit écho faisant état du mécontentement suprême. A défaut de pouvoir obtenir la tête de la cible, cette dernière, se sachant menacée, finit par offrir une tête ou deux, histoire de donner des gages. Longtemps efficace, cette arme tend à s'émousser. Le rapport de forces s'inverse. Regardez Guillon à Inter. Toujours là...
Cela étant, l'opération « évacuons Guillon en douceur » semble avoir débuté. Guillon lui même le raconte dans une interview à Téléobs.
Question: « On sent moins l’enthousiasme des journalistes d’Inter pendant vos chroniques? »
Réponse: « Il y a eu beaucoup de tension à Inter au printemps dernier autour de ce changement de présidence. Parmi les critiques qui m’ont été adressées, certaines ont évoqué les “rires gras” du studio. Après, forcément, il y a eu un silence de cathédrale ! J’ai demandé à l’équipe de se détendre, mais ce n’est pas évident. Je sais aussi qu’il y a un clivage au sein de la rédaction, certains adorent, d’autres détestent. C’est comme ça. Et les rires, j’ai appris à m’en passer. »
Cette déclaration est étonnante. Guillon y avoue que ses camarades de jeu, notamment Demorand et Legrand, n'osent plus rire de ces gaudrioles. Rire serait compromettant, suspect, donc coupable.
Et on imagine déjà le piège qui pourrait se refermer sur Guillon. La petite rumeur qui peut devenir grosse. Guillon ne fait plus rire, d'ailleurs même ses copains du studio ne s'esclaffent plus. Il suffit ensuite de décliner dans les déjeuners en ville: « Avez-vous remarqué que Guillon ne fait plus rire Demorand et Legrand? », qui sera suivi de: « Il est quand même moins drôle qu'avant non? ». Puis de :  « Depuis le temps qu'il fait cette chronique, forcément, il s'est usé ».
Reste le cas Barthès. Disons le tout net: pour avoir une idée de ce qui l'attend à terme, dans les semaines qui viennent, scrutons tous attentivement les réactions de Denisot à ses saillies drolatiques. Denisot a toujours été le baromètre canalosarkozyste des grâces et disgrâces...
PS: en prime pour ceux qui le rateraient sur un blog voisin (on ne se parle plus depuis l'affaire Mitterrand, comme chacun sait), la dernière de Yann Barthès hier... Il l'aura bien cherché...


Recycler des éléments de vieux discours, "c’est normal" selon l’Elysée

Recycler des éléments de vieux discours, « c’est normal ». C’est Franck Louvrier, conseiller en communication de Nicolas Sarkozy, qui le dit.
Hier soir, Canal+ a pointé d’étranges ressemblances entre le discours sur l’agriculture tenu par le chef de l’Etat cette semaine dans le Jura, et un autre datant de février dernier, dans le Maine-et-Loire. Nicolas Sarkozy répète plusieurs fois les mêmes phrases. Au mot près.
« C’est normal. Il ne change pas d’avis tout le temps », justifie Franck Louvrier, joint par Public Sénat. Il fait remarquer que les annonces – notamment 650 millions d’euros promis aux agriculteurs – ne sont pas les mêmes, elles.
« Frénésie qui entoure le pouvoir »
« Ça ne me choque pas », renchérit Dominique Paillé, porte-parole adjoint de l’UMP, joint aussi par Public Sénat. « Pour faire passer des idées, d’un point de vue pédagogique, il faut les répéter. Si des phrases ont été reprises, elles devaient avoir pour le Président une portée forte qu’il fallait réitérer. Je ne crois pas que ce soit une erreur », pense Dominique Paillé, qui évoque les « éléments de langage ».
Philippe Collin, porte-parole de la confédération paysanne, trouve lui aussi « curieux qu’on s’étonne » de cette répétition. Mais pas pour les mêmes raisons : « Nicolas Sarkozy décide de tout. Tout ça est symptomatique d’un régime qui marche sur la tête et de la frénésie qui entoure le pouvoir. Elle génère un désordre complet dans les administrations, une volonté de faire marcher tout le monde à marche forcée. Résultat, les gens sont exténués, travaillent dans la précipitation et la pression, d’où ce genre d’erreur ».