SEPA donc, pour “Single Euro Payments Area”. Autrement dit, espace unique des paiements en euros. Après (courte) enquête, je découvre que les banques européennes y travaillent depuis 2002 et que cela va leur coûter entre 5 et 8 milliards d’euros : la belle affaire ! Tout ça pour quoi au fait ? Pour qu’on puisse à l’avenir effectuer, dans n’importe quel pays d’Europe, des paiements (par carte, par virement, par prélèvement) aussi facilement qu’on le fait déjà dans nos frontières nationales.
Première réaction : la déception. D’expérience, j’avais déjà l’impression de pouvoir payer partout sans souci, par la magie de ma carte bancaire et moyennant, éventuellement, quelques frais. Et je ne vois pas, dans l’immédiat, quel besoin j’aurais d’effectuer des virements, même gratuitement, en Pologne ou en Grèce… De fait, le SEPA, grand projet européen, n’aura guère d’impact direct sur la vie de l’immense majorité des Européens. Encore que…
La Commission européenne, en effet, promet que le SEPA, et la directive sur les services de paiement qui en fixe le cadre juridique, imposera aux banques de mieux informer leurs clients. Autre nouveauté : la création d’un statut d’établissement de paiement, ouvert aux acteurs non-bancaires. Plus de transparence d’un côté, de nouveaux entrants de l’autre : pour la Commission européenne, tout est réuni pour offrir, dans les années à venir, de meilleures conditions de concurrence, et donc la promesse de bienfaits pour les consommateurs. Acceptons-en l’augure, tout en gardant une posture de doute raisonnable.
Photo © CC – Chourka Glogowski