Frontière franco-suisse 1 : faire un voeu au Bief d’Etoz

Publié le 01 novembre 2009 par Worldinasuitcase

Frontière… limite qui sépare deux états…

Les frontières, on les a presque oubliées avec l’Europe. Mais une est toujours présente :  la frontière avec la Suisse. Sur plusieurs dizaines de kilomètres, cette frontière est matérialisée par une rivière le Doubs.

Il est un passage entre le département du Doubs et le canton  suisse du Jura appelé La Goule et le Bief d’Etoz. Il vous mène du plateau de Maîche en France au Noirmont et à Saint Imier en Suisse.

A cet endroit, le Doubs creuse une vallée dont la beauté sauvage est à couper le souffle.

En 1356, un formidable tremblement de terre  dont l’épicentre se trouvait à Bâle fit s’écrouler les rebords de la falaise. Des blocs énormes ont roulé dans le lit de la rivière, ces ruines offrent encore aujourd’hui une vue saisissante, surtout les années de sécheresse où il y a peu d’eau.On raconte qu’une marmite pleine  d’or est restée sous les décombres des amas rocheux, elle n’a toujours pas été découverte !

Ce fameux tremblement de terre a surtout eu pour effet de modifier le cours de la rivière, créant ainsi par l’amoncellement des rochers éboulés, un passage très étroit dans lequel le Doubs pénètre en mugissant . Ce passage est celui qui prend le nom de La Goule  en Suisse et de Bief d’Etoz en France.

Autrefois, grâce à la force motrice de l’eau, une activité industrielle s’y était développée, taillanderie, meunerie, scierie… L’avènement de l’électricité et la grande crue de 1910 sonnèrent le glas de ce hameau naguère florissant. Des ruines de cette industrie subsistent…

Du hameau du bief d’Etoz, il ne reste que cette chapelle dédiée à la Vierge et fondée en 1692 par Jaques Rondot. On peut y faire sonner la cloche !

Messire Rondot, monté sur un cheval fougueux, descendait le chemin qui menait de Charmauvillers au Bief d’Etoz. A mi-côte, le cheval s’emballa et Messire Rondot tomba à terre et heurta violemment un rocher. Il fit le voeu d’élever un sanctuaire dédié à la Vierge s’il en réchappait.

La petite chapelle attire encore aujourd’hui des pélerins suisses et français. A mi-chemin, les pelerins ne manquent pas de s’arrêter près de ce rocher où on aperçoit un petit amas de pierres. Ce sont des goguerres. Tout réussira à celui qui peut jeter une pierre sur cette roche et si elle y reste.

La jeune princesse d’Esterhazy, elle aussi y jeta une pierre. Elle s’était enfuie du château de son père qui ne la laissait pas épouser celui qu’elle aimait et se cachait au Bief d’Etoz. Peu de temps après avoir jeter le goguerre, son fiancé venait la rejoindre avec l’autorisation du père amadoué miraculeusement ! Légende ?

Encore aujourd’hui, les jeunes fiancées, se souvenant de la princesse, jetent une pierre à la place traditionnelle afin de savoir si elles se marieront dans l’année.

Venez vous aussi tenter votre chance au Bief d’Etoz, vous pourrez passer la frontière et boire un  verre au restaurant de la Goule côté suisse. On peut aussi y manger mais nous n’avons jamais testé. Qu’y mange-t-on? Indice…