B. Day = Bad Day ou Beautiful Day ?

Publié le 08 octobre 2009 par Miiiiissk

Il y a des jours où ça nous tente moins que d’autres… Comme ça, sans qu’il y ait vraiment de raison apparente. Dans mon cas, c’est souvent le mercredi ou le jeudi. Les mercredis c’est psychologique: «eh merde… on est JUSTE à mi-chemin de cette foutue semaine». Les jeudis, c’est physique: «ouin… peut-être qu’à l’âge où je suis rendue, je devrais essayer de trouver le moyen de dormir en moyenne 5 heures par nuit plutôt que seulement 3 ou 4…».

Aujourd’hui, c’était un jour comme çFrea. Ou pire. Parce qu’à son origine, il y avait plutôt un melting pot de causes : la fatale cause physique parce qu’on est jeudi, mais avec un p’tit restant de la cause psychologique de la veille («eh merde… il reste ENCORE vendredi») et une toute nouvelle cause disons mensuelle: les hormones.

Ainsi, tout a commencé par un bouton dans le front. Ça faisait tellement longtemps que je n’en avais pas vu dans mon visage que quand je l’ai aperçu ce matin dans le miroir, j’ai d’abord pesté contre la résistance au froid des moustiques parisiens. Puis j’ai bien senti qu’au toucher ça faisait plus ouille que pique-pique. Un bouton bien calé entre deux rides… joie!

La journée s’est ensuite déroulée sans embûches majeures… mais sans motivation majeure non plus. En fin d’avant-midi, j’ai dû me rendre à l’évidence: cette journée ne ferait pas son entrée au Temple de la Renommée des journées les plus productives et les plus focalisées de Missk. Vivement les tâches «pilotes automatiques» que nous devons de toute façon effectuer…

Puis juste avant de partir du bureau, je suis allée chercher ma nouvelle liasse de tickets restos. C’est à ce moment, en «parlant parlant, jasant jasant», que j’ai appris qu’une collègue quittait pour une sabbatique de 11 mois. Sa raison? Elle écoute sa p’tite voix  qui lui chuchote de «risquer» et plonge les yeux fermés dans un projet embryonnaire qui lui tient à coeur. Je l’ai écoutée me raconter, ravie de la voir si motivée et décidée. Son excitation était communicatrice. Ses yeux : brillants! Ça m’a fait du bien. Cette énergie du renouveau, en plein coeur d’une saison où tout a plutôt tendance à s’endormir m’a revigorée. Du coup, c’est le sourire aux lèvres que je me suis dirigée vers l’enfer: le trafic des transports en commun.

En chemin vers la gare, j’ai fait un petit arrêt à l’épicerie du coin question de remplir mon baluchon de quelques provisions. À la caisse, alors que je venais de mettre tous mes achats sur le petit tapis noir, un gentil monsieur a pris mon panier vide pour le ranger. Avec le sourire. C’est la première fois que ça m’arrive ici je crois (le mix «ranger panier» + «sourire»). Je l’ai remercié d’un sourire à mon tour. Quand je l’ai sorti de mon sac pour payer, mon portefeuille a eu un malaise: il a vomi toutes mes cartes sur le plancher. J’ai un portefeuille très féminin et donc débordant de cartes toutes plus inutiles les unes que les autres. Quand je me suis penchée pour les ramasser, j’ai aperçu une petite tête brune de 8-9 ans qui était déjà affairée à tout classer. Le gamin m’a tendu le «tas», l’air intimidé. «Merci !» lui ai-je illico lancé, les coins de lèvres touchant à mes oreilles. C’est à ce moment que ses yeux se sont éclairés et il m’a franchement souri. Il n’est peut-être pas habitué aux mercis. Ce court épisode m’a fourni une autre p’tite dose d’énergie.
Heureusement parce que c’était la première fois que j’embarquais dans un train aux similarités aussi prononcées avec une boîte de sardines! À tous les niveaux. Ouf.

La sardine que je suis devenue le temps de quelques arrêts est débarquée à St-Lazare avec l’idée bien arrêtée de prendre la ligne 9, même si c’est moins rapide que le RER. Pourquoi? Parce que la sardine Missk n’avait pas envie d’un autre «changement de train». Seule la ligne 9 l’emmène directement à la maison, sans transfert. ERREUR. La ligne 9 était au ralenti. Après avoir laissé passer deux trains trop pleins à mon goût, j’étais décidée à m’imposer dans le train suivant. Vient un moment où il faut bien rentrer à la maison! J’ai essayé. Mais une p’tite dame pas-pantoute-sympathique m’a violemment tassée pour entrer! Classique. Mais les gens l’ont vue et lui ont fait des gros yeux. Petit moment de satisfaction dans mon coeur. Même si je n’avais pas plus de place. Elle s’est défendue: «J’étais là avant»! «Yeah right. Ça fait 3 trains que j’attends. Pousse, mais pousse égal comme on dit. Aie au moins la franchise d’assumer ton impertinence!», lui ai-je répliqué. Appelons ça du wishful thinking…

J’ai donc pris le métro suivant. Et j’ai même eu droit à un strapontin! Strapontin que j’ai instinctivement laissé à une dame âgée à deux stations de mon arrêt. La reconnaissance lue dans ses yeux! Elle a immédiatement effacé toute trace d’impertinence restée dans mon dossier «rancoeur», que j’essaie de vider chaque soir avant de faire dodo. Pas toujours avec succès, toutefois. Puis arrivée à mon arrêt, elle s’est aussi levée, m’offrant le strapontin: «Reprenez-le… Je sors!». Je lui ai simplement dit «Je sors aussi ». Alors j’ai eu droit à un autre ÉNORME merci.
Puis je suis passée à la boulangerie avant de rentrer. La boulangère m’a encore une fois dit «J’adore votre accent». «J’ai beau essayer de m’en débarrasser, je n’y arrive pas», lui ai-je répondu.«NOOOOOOOOOONNNNNNNNN!» m’a-t-elle imploré du fond du coeur! «N’essayez plus! Gardez-le!».

Vous savez, les «J’adore votre accent», je les collectionne depuis que je suis à Paris. J’en suis parfois même à répondre «Le vôtre est pas mal non plus» à la suggestion de mon cousin qui lui, en avait déjà marre après 2-3 semaines… Mais ma boulangère, ce soir, elle m’a fait plaisir. Elle me le dit pour la Xième fois et chaque fois, elle déborde de sincérité comme un fan qui, espérant le rappel, applaudit à en en avoir les mains engourdies!

Je suis donc rentrée le sourire aux lèvres. Et je me suis rappelée que ce matin, ma journée avait commencé par un gros bouton et une vague de «ça me tente pas pantoute». Alors j’ai pensé à un article que j’ai récemment écrit sur le bonheur (Qu’est-ce qu’on attend pour être heureuse). Je ne suis pas friande des livres de pop-psycho que je considère souvent être d’«excellents» exercices de réécriture et de remâchouillage d’une recette de base.

Mais les gens à qui j’ai parlé et les livres que j’ai lus pour écrire ce (trop) court article n’avaient rien à voir avec les lunettes roses et les formules toutes faites. Il  était plus question de science que de dictons. D’analyse que de leçons… Et travailler à cet article fut du pur bonheur pour moi (elles est TROP facile pour ne pas que je la place )! J’ai discuté avec des gens passionnés qui aiment visiblement ce qu’ils font.

Bref, à l’issue de cette journée mi-figue mi-raisin, j’ai pensé à cet article dont je ne vous avais pas encore parlé. Et j’ai décidé de vous en parler… Le tout, en écoutant True Colors… que mes ex-collègues connaissent bien (c’était ma sonnerie de BB… un de mes plaisirs coupables!)!

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