Virgin Suicides - à voir absolument

Publié le 03 novembre 2009 par Amaury2point0

Parce que ce blog n'a pas vocation à parler que de boulot, je voudrais faire un peu de publicité a posteriori pour une pièce de théâtre : l'adaptation sur scène de Virgin Suicide.

Si vous avez aimé le roman de Jeffrey Eugenides, si vous avez dévoré le pot Nutella devant le film de Sofia Coppola ou si, comme moi, vous vous êtes posé beaucoup de questions sur ce qu'il peut bien y avoir dans la tête d'une fille, il vous faut désormais voir absolument la pièce de Mélanie Zadeh. Et je ne vous la recommande pas juste parce que la belle a toujours eu l'habitude de flatter ma plume ! Je garantis qu'elle ne m'a rien demandé.


Virgin Suicides, c'est l'histoire des cinq magnifiques soeurs Lisbon, Cecilia (13 ans), Lux (14 ans), Bonnie (15 ans), Mary (16 ans),Therese (17 ans), éduquées selon les principes très rigides de l'Amérique puritaine des années 1970. Tout se passe comme il se doit dans la petite ville du Michigan où elles résident - c'est-à-dire qu'il n'y s'y passe rien - jusqu'au jour où Cecilia met un terme à ses jours. Peu après, Trip Fontaine, le play-boy du lycée, jette son dévolu sur l'innaccessible Lux...

Et nous voici à la recherche d'un semblant de compréhension autour du cas Lisbon : le suicide collectif des soeurs survivantes. Histoire de garçons ? Cage dorée et asphyxiante ? Mal-être plus profond ? Les explications sont nombreuses mais aucune ne satisfait vraiment.

Coup de coeur du moment, et ce contrairement à toute attente. Pour avoir entendu parler de cette pièce alors qu'elle n'existait que dans l'imagination débordante d'une étudiante du cours Florent, je pensais « truc de filles » et y allais plutôt par soutien envers une amie que je n'ai pas vue sur scène depuis « Phèdre » en décembre dernier.

Si l'on sent encore un peu la patte « Florent » dans la mise en scène, Virgin Suicides se démarque tout de suite par l'univers recréé pour la pièce. Je ne parlerai ni du décor, ni de la musique (Air), ni des créations de Julie Pasquet ni du jeu mais de l'effet produit. Il est saisissant ! Les soeurs Lisbon nous attirent et restent malgré tout hors de portée. C'est bien simple, on a l'impression de les regarder furtivement depuis l'extérieur au travers d'une fenêtre. Je me suis senti comme happé par l'histoire et en même temps tenu à l'écart, dans mon rôle d'observateur qui cherche à comprendre - et c'est bien le rôle qui nous est attribué à nous spectateurs, chercher à comprendre les soeurs Lisbon.

Je suis sorti de la salle en ayant mal aux mains d'applaudir et avec assez de réflexions pour plusieurs jours. Je pense être résolument trop homme pour aboutir à un semblant de compréhension. Et pourtant j'ai eu le sentiment fugace que Mélanie venait de pointer du doigt une chose que je n'ai jamais intégré et qui explique... enfin qui aurait répondu à bien des questions si seulement j'avais su la saisir. Féminine donc cette pièce ? Résolument ! Mais c'est mon côté masculin qu'elle a le plus touché.

Enfin, si tout ceci ne suffit pas à vous convaincre, je vous propose de jeter un oeil à la bande-annonce.

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Virgin Suicides a été jouée pour la première fois les 28 et 29 juin 2008. Primée par les cours Florent en juillet, elle s'est rejouée le weekend dernier lors des « automnales » du même cours Florent. C'est à cette occasion que je suis allé l'applaudir.

Pourquoi vous parler d'une pièce qui n'est plus jouée ? Eh bien tout simplement parce qu'elle sera présentée à nouveau à l'occasion de a célèbre cérémonie des « Jacques ». Je ne doute pas qu'un suicide collectif y fera grand bruit.

Rendez-vous donc à l’Elysée Montmartre le 13 avril prochain. On a le temps de voir venir, mais il vaut mieux réserver à l'avance.

Informations pratiques :


Titre : Virgin Suicides
Prochaine représentation : le 13 avril 2010 à l'Elysée Montmartre
Adaptation et mise en scène: Mélanie Zadeh
Assistante: Ambre Larrazet-Llop



Distribution :

Mélanie Zadeh
Marine Hélie
Carolina Jurczak
Ophélie Bazillou
Ivan Sellier
Frédéric Sine
Gérald Michel-Heilles


Régisseuse: Ambre Larrazet-Llop
Photographe: Caroline Keî
Styliste: Julie Pasquet
Musique: Air