Business as usual…?

Publié le 05 novembre 2009 par Denis_castel

Une citation à méditer avant une nouvelle pause pour une durée indéterminée ?

"L’esprit de révolte fait des progrès et je m’étonne que les misérables ne brûlent pas plus souvent la cervelle aux millionnaires qu’ils rencontrent."

C’était en …1891, dans une interview donnée par Octave Mirbeau
à Jules Huret et parue dans l’Echo de Paris du 22 juin de cette année-là.

1891, c’est aussi l’année de la publication de L’Argent par Emile Zola…

C’était il y a plus d’un siècle donc, à une époque de scandales financiers en tout genre, d’affaires de corruption et de spéculation effrénée : canal de Panama, krach de l’Union Générale, scandale des décorations etc.

Les effets de la première mondialisation ?

Toute ressemblance d’évènements ultérieurs au début du troisième millénaire ne pourrait être que fortuite…

Plus d’un siècle plus tard, Michael Moore a pris le relais d’Octave Mirbeau pour dénoncer les travers du capitalisme bourgeois dans son dernier film Capitalism : A love story (dans les salles le 25 novembre), et semble y déceler le même esprit de révolte chez ses compatriotes du bas de l’échelle américaine ruinés par la créativité financière de certains banquiers.

Ces mêmes travailleurs du bas de l’échelle devraient l’avoir encore plus mauvaise à l’annonce des bonus qui seront versés au titre de 2009 aux banquiers qui ont provoqué faillites et licenciements en masse.

N’est pas Beaumarchais qui veut. Comme pour Octave Mirbeau, les dénonciations de Michael Moore risquent fort de rester lettre morte tant le système a tendance à l’emporter sur des individus résignés sur leur sort. Et les rares fois où ce n’est pas le cas, on a à faire à des cataclysmes comme en 1789 ou en 1917.

Alors qu’en sera-t-il cette fois ? Les classes moyennes et populaires avaleront-elles la très très grosse couleuvre de la privatisation des profits (sous forme de bonus, stocks-options, golden parachutes, retraites chapeau) au bénéfice d’une petite minorité et de la collectivisation des pertes et des déficits (au travers des faillites, plans sociaux, déremboursements de soins et bientôt sans doute hausse des impôts sur les ménages) mises à la charge du plus grand nombre ?

A suivre au prochain épisode…

Original post blogged on b2evolution.