Un nouveau départ

Publié le 05 novembre 2009 par Wilverge
On ne vous l'avait pas dit, mais on est allé là aussi! (Koh Tao, Thailande)
Kuala Lumpur, Malaisie.
Nous quittons l’Asie du Sud-Est dans une heure. Assis sur le métal froid d’une chaise de l’aéroport de Kuala Lumpur, je pense. C’est la fin d’une épopée de quatre mois et demi, une autre grande étape de notre voyage déjà terminée. Quelques milliers de kilomètres dans sept pays qui nous ont offert lot de moments magiques et grandes déceptions. Difficile d’en faire un bilan précis, laissons parler la mémoire…
Je n’oublierai jamais ma rencontre avec des raies de cinq mètres en Indonésie, qui changera mon approche de la plongée ; désormais, c’est de la plongée aux « gros » que je veux faire. À moi les tortues géantes, le requin baleine et les otaries? – Sammy, notre ami de Buenos Aires, nous a écrit récemment qu’il a plongé avec de charmantes otaries dans les eaux frisquettes de Patagonie.
Soleil dans les yeux

Je me souviendrai longtemps des paysages idylliques de Lembogan et de ses splendides couchers de soleil, mais surtout de la nuit sur le volcan Rinjani alors en éruption sur l’île de Lombok. J’aimerai encore regarder les vertes rizières et j’aurai toujours un petit penchant pour les panoramas du Nord de l’Indochine, les buffles et les chapeaux pointus.
Angkor Nad...
Je suis fier d’avoir vu les temples d’Angkor, une cité remarquable qui attirent des hordes de touristes et pour cause, elle impressionnera même le voyageur le plus blasé. Je suis également content de pouvoir affirmer que cette merveille ne se compare pas avec Bagan (Myanmar) au crépuscule. Les deux sont à voir.
Je m’ennuierai de la gastronomie thaïlandaise et cambodgienne et non, je ne me suis pas écoeuré du riz, j’en suis presque devenu dépendant. Le riz est synonyme de rassasiement. Accompagné de légumes sautés, de sauces goûteuses, de lait de coco, de curry, ou frit et mélangé à de délicieux ingrédients, c’est difficile de s’en lasser. La nourriture de notre guide Sue durant un trek dans les campagnes de son pays me fait encore saliver. J’aurais le goût d’un barbecue de poissons et fruits de mer de Sihanoukville et merci aux Français pour le pain baguette qui fait du bien.
Un sympathique Birman qui nous a apprit quelques mots de sa langue.

Je garde dans mon cœur les habitants de la Birmanie qui nous ont accueilli comme des amis dans leur pays en difficulté. Je me rappellerai aussi des bons contacts avec les Cambodgiens et les Laotiens et je tâcherai d’effacer nos mauvaises expériences en Indonésie et à Sabah (Bornéo, Malaisie).
Je resterai marqué par l’évidence du massacre des Khmers Rouges au Cambodge; par le nombre d’amputés par les mines, d’orphelins et l’absence traumatisante de « vieux ». Je serai toujours surpris par le Laos, un des pays les plus bombardés de la planète et où la mendicité est quasi-absente.
Je suis content d’avoir goûté à Singapour, d’avoir passé trois soirées à admirer les tours Petronas. Je m’ennuie parfois de Bangkok et de son rythme effréné, mais je sais que dans quelques semaines – et quelques années – c’est le pouls ralenti du Laos qui me manquera. J’ai aimé les restaurants de Vientiane, l’ambiance de Luang Prabang, le « petit quelque chose » de Phnom Penh et le multiculturalisme de George Town (Malaisie).
La mosquée flottante de Penang.

Merci aux régions rurales pour la simplicité et l’absence de sournoiserie, le grand air et les étoiles. J’aime les endroits où l’on respecte la tradition mais malheureusement ils sont de plus en plus rare. J’adore les endroits où l’on respecte la beauté et l’authenticité d’autrefois et bon dieu que j’apprécie les bourgades sans chauffeur de tuk-tuk.
Les moines de Phnom Penh

Voilà, c’était mon troisième passage dans ce coin du globe et j’ai complété une bonne partie de ce que je voulais voir. Je devrai revenir car les Philippines m’attirent énormément lorsqu’elles ne sont pas touchées par un ouragan et l’Indonésie est un vaste archipel qui mérite une prise deux : Sumatra, Sulawesi et la Papouasie pour ne nommer que celles-là.
Sauf que le temps passe vite et Nad et moi avons bien envie d’explorer quelques autres pays avant le retour au bercail. Nous partons donc à la rencontre d’un pays aux innombrables peurs et préjugés qui, étant habité par un sixième de la population mondiale, est un incontournable si l’on veut avoir une brève idée du monde dans lequel on vit.
À nous les trains bondés, la perte d’espace vital et le bruit.
À nous les couleurs magiques, les épices et les milles et une nuits de kamasutra.
À nous les vaches sacrées, les enfants errants et les lépreux sur des tapis volants.
À nous l’inconnu.
Inde, nous voilà.
-Will.