L’épopée du vaccin antigrippe

Par Mao

Et quand je dis “épopée” j’exagère à peine.

Tout a commencé mi septembre, quand le docteur House (tiens ça faisait longtemps) m’a dit “faudrait peut être voir à  vous faire vacciner contre la grippe, non ? vous en pensez quoi ? Moi, franchement, j’en pensais que le vaccin c’était le mal, rapport qu’au boulot tout ceux qui se font vacciner par le médecin du travail ils chopent toujours un gros virus bien méchant juste après la piquouze. Même que maintenant on fait des paris dessus. Alors, tu penses, je n’étais pas trop pour.

De toute façon, mi-septembre, le vaccin il était pas encore sorti (c’est comme les films américains: t’as six mois de promo avant la distribution en salle).

Mi-octobre, le docteur House - oui, on se voit une fois par mois en ce moment. Je me fais perfuser des anticorps toutes les 4 semaines dans son hôpital. A propos, ça me fait penser de te demander, s’il te plait, d’aller donner ton sang. Pour qu’après moi j’ai des anticorps.

Donc, je disais, mi-octobre je dis au Docteur House, l’air de rien “alors c’est mieux si je me fais vacciner contre la grippe saisonnière?’ “C’est comme vous voulez, mais oui c’est mieux” qu’il a répondu. Et puis il m’a fait une ordonnance.

Je me pointe à la pharmacie et voilà que la pharmacienne m’explique que le vaccin elle ne peut pas me le donner parce que je n’ai pas le papier de la sécu qui va bien.

“J’ai peut être pas le Cerfa, mais je peux mourir à cause de la vilaine grippe” que je lui assène. Faut croire qu’elle a eu un peu peur, parce qu’elle a réfléchi un peu et elle a dit “je veux bien vous le vendre mais vous allez devoir le payer. L’ordonnance de prise en charge à 100% que vous avez là, elle marche pas”.

Alors je lui ai dit de laisser tomber (en pensant très fort que son vaccin et son cerfa elle pouvait se les coller facile en intraveineuse) et je suis repartie, avec une idée lumineuse en tête.

Comme le médecin du travail venait la semaine suivante piquouzer à tout va les volontaires, je me suis mise dans la liste.

Fin octobre, me voilà donc devant le toubib, qui se met à me poser plein de questions sur ma santé (clairement elle n’avait pas révisé ses fiches) et qui commence à verdir quand je lui explique mon problème d’anticorps. “Ah mais je ne peux pas vous vacciner, qu’elle me sort, si vous n’avez plus d’anticorps, vous risquez d’attraper la grippe”.

V’là autre chose.

Hier, je retourne voir le Docteur House, pour ma perfusion mensuelle d’anticorps justement et je lui explique mon problème de vaccin. Et puis j’ajoute que finalement  je n’étais plus tellement motivée. Tout était un peu contre moi aussi.

Il n’a pas trouvé ça drôle du tout. Il a fait les gros yeux et m’a envoyé fissa à la pharmacie avec une nouvelle ordonnance (j’ai lu dans son regard qu’il était capable de téléphoner pour vérifier que j’en ressortais bien avec la boite magique).

Comme après j’avais boulot, j’ai pas pu me faire piquer à l’hôpital.

J’ai un peu hésité entre le médecin généraliste (1 heure d’attente facile), Belle maman qui vient samedi (ancienne infirmière, oui mais ancienne quoi) et l’infirmière du coin de la rue. J’ai choisi cette dernière. Qui m’a gentiment fait passer devant tout le monde et m’a piqué en un temps record.

Donc voilà, malgré le sort qui s’est un peu acharné, je suis vaccinée.

Si j’attrape la grippe, tu crois que je peux réclamer au docteur House les 12, 55€ que m’a finalement couté cette plaisanterie?