Quand Google s’immisce dans nos vies

Publié le 06 novembre 2009 par Jean Lançon

Un vent de (début de) protestation souffle ces temps-ci sur le web et il concerne Google, qui se retrouvé suspecté de s’immiscer de façon trop profonde dans nos vies.

Sur quoi porteraient ces accusations ?

En premier lieu, il s’agirait de chercher à en savoir toujours plus sur nous, afin que les publicités du réseau AdWords soient de plus en plus ciblées.

Là, j’avoue ne pas voir où est le mal. La publicité en ligne finance en très grande partie l’accès gratuit à des mines d’informations, alors sauf si je me trompe d’un point de vue arithmétique, il me semble que plus la publicité sera ciblée et plus elle sera efficace, que plus elle sera efficace et plus elle générera de revenus (pas seulement pour Google mais aussi pour les affiliés du réseau AdSense), et qu’enfin plus elle sera lucrative et plus elle permettra de pérenniser les services gratuits.

[ à propos de gratuité, il y a une très belle réflexion sur le sujet chez Eric ]

Donc, la vraie question sur la « dangerosité » de Google à ce sujet me semble davantage être : êtes-vous (ou non) influençable par la publicité en ligne ? Le danger, c’est nous. Personne ne nous oblige à cliquer sur une publicité.

[ mais il faut des gens qui cliquent, car finalement ce sont eux qui permettent de financer tant de services gratuits ]

L’autre question porte sur la géolocalisation, via Google Maps (et maintenant son service de GPS gratuit). Google pourrait ainsi nous « traquer », nous « espionner ».

En quoi notre expérience, à titre individuel, peut-elle intéresser Google ? A strictement rien.

En revanche, prenez l’exemple classique d’un citoyen comme moi :

  • je ne commets pas de délits ni de crimes, et n’ai aucune intention de m’y mettre un jour,
  • je me conduis en citoyen sociable, je respecte les limitations de vitesse, ne cause pas d’accidents, etc.,
  • je ne pratique pas la rémunération « au black », tout ce que je gagne est déclaré au centime près, et je paie les impôts et cotisations sociales qui en découlent,
  • bref, je n’ai rien de répréhensible à me reprocher.

Rien ne dit qu’un jour, un type qui me ressemble commette un acte grave, et que, allez savoir, je me retrouve suspecté. Je crois que ce jour là, la trace GPS que je vais laisser pourra être utile à me disculper, non ?

Bien sûr, l’exemple est un peu farfelu et peu probable, mais je pense que vous aurez tous compris le sens global de ma réflexion.

Je pense donc que, sans pour autant lever toute vigilance à l’égard de Google, l’heure de gloire de Big Brother n’est pas (encore ?) venue.