Cachez ce présent que je ne saurais voir !

Publié le 07 novembre 2009 par Uscan
De la même manière que le héros populaire sera toujours plus aimable mort que vivant, il est également plus confortable de frémir à la mémoire des événements vieux de vingt ans. La redondante complainte des hommages (à l'Abbé Pierre, à Coluche, ou à Claude Levi-Strauss), ronronne calmement tant est grande l'assurance de leur silence éternel. A l'identique, on peut sans risque rejouer mille fois la chute du mur de Berlin, pour le seul plaisir de déguster une fois de plus ce moelleux consensus dont le goût nous est familier, et nous rassure. Non loin de là, pourtant, le présent vient jouer les trublions. Il n'avait pas été invité, on avait tout réglé sans lui. Le présent a toujours été impoli, n'a jamais su se tenir, n'a jamais respecté les règles, c'est toujours lui qui gâche la fête, si l'on y réfléchit bien.
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