Les comportements à risque pour votre Santé

Par Christophe Cochet

Près de la moitié de la population française ne gère pas son capital santé et s'implique peu dans la prévention des maladies. C'est ce qui ressort du sondage réalisé par KIRA - PHILIPS

Mais ces comportements sont aussi observés dans les hopitaux : dans un hôpital parisien on constatute une désinvolture suicidaire : près de la moitié des personnes ayant subi une intervention chirurgicale après un problème cardio-vasculaire (pontage) recommencent à fumer dans les semaines qui suivent la sortie de l'hôpital. Depuis des années, les psychologues tentent de répondre à cette question. Pourquoi les êtres humains sont si négligents avec leur bien le plus précieux ?

En fait, il existe un très gros décalage entre les intentions et les faits. La quasi-totalité des Français (98 %) associent le concept de « gestion du capital santé » à une « bonne hygiène de vie ». Mais seulement 80 % mettent effectivement en pratique ces bonnes dispositions. « Les Français comptent sur le système collectif de santé pour prendre en charge leurs maladies et s'investissent peu en amont. Pour la majorité, la santé reste un dû, plutôt qu'un devoir », estime l'enquête. Cela montre les limites des campagnes d'information sur la santé », juge Claude Le Pen, économiste de la santé et professeur à l'université de Paris-Dauphine.

Pour Bernard Debré, de l'hôpital à Cochin, et député UMP, c'est le système hexagonal orienté sur « le curatif et le remboursement des soins » qui est partiellement responsable d'une situation « où la médecine soignante l'a emporté sur la médecine d'hygiène ». Même son de cloche chez le député PS Jean-Marie Le Guen, lui aussi médecin, qui estime qu'il n'y a pas de « culture de la santé publique en France, alors qu'il y a un hôpital tous les 15 kilomètres ». En d'autre termes, la médicalisation est souvent jugée plus efficace que la prévention. Une chose est sûre, les liens entre mode de vie et maladie sont un des sujets en vogue dans le monde de la recherche.

Ainsi, Le dernier rapport de l'Académie de médecine met clairement l'accent sur un certain nombre de comportements qui « mettent la santé en danger ». Le premier de ces tueurs de la vie de tous les jours est évidemment le tabac : « 43.500 cancers sont attribués au tabac en France en 2000, ce qui correspond chez les hommes à 27 % de l'incidence des cancers et à 33 % des décès, et chez les femmes, à 6,1 % de l'incidence et 9,6 % de la mortalité ».

L'effet cancérogène de l'alcool, dont la consommation a considérablement baissé en France au cours des trente dernières années, est également très bien documenté.

Autre mauvais ami : le soleil. Selon une étude australienne, 68 % des mélanomes sont le résultat d'une exposition aux UV. « On ne trouve en France une cause spécifique que pour la moitié des cancers. On escompte en trouver d'autres dans l'avenir, et tout doit être fait pour accélérer le processus », estime l'Académie de médecine, qui réclame « de grandes études prospectives sur les facteurs de risque exogènes et endogènes ». Ces experts suggèrent notamment de regarder de près les expositions « pré et post-natales et celles survenues pendant l'enfance et l'adolescence ».