Dimanche politique en Sarkofrance

Publié le 08 novembre 2009 par Juan

Dimanche, Nicolas Sarkozy confiait ses souvenirs personnels de la chute du Mur de Berlin sur sa page Facebook : "Le 9 novembre au matin, nous nous intéressons aux informations qui arrivent de Berlin, et semblent annoncer du changement dans la capitale divisée de l'Allemagne. Nous décidons de quitter Paris avec Alain Juppé... pour participer à l'événement qui se profile". Ce lundi, le président français est à Berlin, pour les cérémonies officielles de cette chute historique. Ce week-end, l'actualité fut calme, endormie, anesthésiée. La Sarkofrance a déminé une nouvelle affaire, Eric Besson a encore parlé, et Rachida Dati tente de refaire surface.
Sarkozy, chef de clan
L'information émane du Figaro: Nicolas Sarkozy lancera lui-même la campagne de l'UMP pour les élections régionales de mars prochain, lors d'un conseil national du parti le samedi 28 novembre à Aubervilliers. Le premier ministre lui a grillé la politesse. Dimanche, il s'est affiché en meeting de soutien à la tête de liste UMP dans les Pays de Loire: «Je réclame l'unité de la majorité présidentielle dès le premier tour. Tous ceux qui se reconnaissent dans ses valeurs doivent se serrer les coudes
L'affaire Pierre Sarkozy
Les proches du chef de l'Etat ont rapidement conseillé Pierre, l'autre fils de Nicolas, pour qu'il démine une affaire naissante. Il est soupçonné de s'être plaint à l'Elysée de n'avoir pas obtenu une subvention de la SCPP, la Société civile des producteurs phonographiques, pour la production de l'un de ses projets d'albums...
En fait, il se serait contenté de demander des renseignements "à des amis" sur les raisons de ce refus. L'un d'entre eux, conseiller de Nicolas Sarkozy, a appelé le président de la SCPP, comme l'a reconnu Marc Guez, le patron de la SCPP ("Ce conseiller ne m'a pas demandé de faire en sorte que cette aide lui soit versée. De toute façon, je n'aurais rien pu faire, puisque la commission qui attribue les aides est indépendante"). La raison de refus de subvention est pourtant simple : un non-membre n'est pas éligible... Il suffit de se renseigner directement à l'organisme. Le président de la SCPP l'a d'ailleurs également expliqué rapidement au médias: Pierre Sarkozy n'était pas éligible, puisqu'il n'était pas adhérent de l'organisme. Cette explication ne suffisait pas au fiston du Président. Il a pris la peine de demander à un conseiller élyséen d'appeler le président de la SCPP juste pour ça, se renseigner sur un critère aussi basique.... De là à penser qu'il espérait qu'un coup de fil élyséen à la SCPP puisse impressionner le-dit organisme... il n'y a qu'un pas que nous franchissons allègrement...
Eric Besson, expert ès PS
Exercice de langue de bois pour le ministre de l'identité nationale. Dimanche sur Radio J, il s'est déclaré peu optimiste sur les chances du PS de gagner contre Nicolas Sarkozy en 2012. Aurait-il déclaré le contraire que sa déclaration aurait fait le tour des rédactions. La langue de bois se reconnaît à une chose : son inverse est si absurde qu'il en devient risible.

"Mais lorsque je vois le Parti socialiste, je vois une grande SFIO à l'oeuvre, c'est-à-dire une agrégation de barons locaux qui ont surtout la préoccupation de leur fief". L'ancien membre du PS a souligné que le retour de la gauche aux affaires était conditionné à "un leader, des valeurs, un projet de société, une stratégie d'alliances. Or de ce point de vue-là, le PS dit tout et n'importe quoi".
Eric Besson sera heureux de lire le Figaro Magazine, qui lui consacre un bel article: "Eric Besson, la droite de Sarkozy". Le ministre de l'identité nationale a, selon le magazine de Sarkofrance, franchit le Rubicon de la trahison jusqu'au bout, au point de se situer plus à droite que son nouveau maître à penser.
Dati et la tentation people
Dimanche, Rachida Dati était également interrogée, mais sur Canal+. La pugnace Anne-Sophie Lapix lui demande pourquoi elle a cédé aux sirènes de la tentation people dans les colonnes du magazine Gala, qui a publié il y a 10 jours des photos de l'ancienne Garde des Sceaux avec sa fille. Rachida Dati bégaye de mauvaises réponses :
"Il y a eu des photos volées dans d'autres magazines."
"C'était une interview sur mes activités politiques."
"Je n'ai pas de mépris pour les lecteurs et les lectrices de Gala."