Cette drôle d’envie (François de Cornière)

Par Arbrealettres

sentir l’odeur du linge
séché dehors sur un fil
comme un soleil après l’hiver
et se dire qu’avec le drap
qu’on plie à deux
dans la maison
on range toujours chacun
des coins de son histoire
dans des armoires
ou sous des piles de mots
qu’on entasse
et qui finissent par peser lourd
entre ce qu’on vit
et ce qu’on écrit
quand on ouvre les fenêtres
pour la chaleur des pièces
et qu’on se demande
si c’est quelque chose qui finit
ou qui commence
cette drôle d’envie
d’aller voir dans la boîte à lettres
alors qu’aujourd’hui
le facteur ne passe pas.

(François de Cornière)