Sarkozy : la tentation de vouloir refaire l’histoire

Publié le 10 novembre 2009 par Hmoreigne

Pris au piège de l’histoire. Nicolas Sarkozy est pris une nouvelle fois la main dans le pot de miel tentant d’établir sa vérité . Bernard Kouchner a beau déclarer sur France Inter à propos de la polémique que ce n’est pas intéressant, on en revient, une nouvelle fois à s’interroger de savoir si le Président peut mentir effrontément .

Sarkocentrisme ou narcissisme hors du commun, le récit fait par Nicolas Sarkozy, dimanche sur sa page Facebook, de son 9 novembre 1989 à Berlin suscite la polémique tant les arrangements avec les faits historiques sont grossiers.

“Berlin l’enchanteur” titre Libération. On retiendra surtout le silence gêné d’Alain Juppé qui préfère feindre ne pas bien se souvenir. Pour celui qu’on surnommait Amstrad du bon temps du RPR, il y a de quoi être perplexe.

L’homme par qui le scandale arrive, c’est Alain Auffray. Le journaliste de Libération relève sur son blog que la version des faits racontée par le chef de l’Etat ne colle pas avec la réalité historique. Entre temps, les amis du Président se sont mobilisés pour voler au secours du soldat Sarkozy dans une manœuvre qui n’est pas sans rappeler la tentative de sauvetage du fils qu’on voulait prodigue. Las, l’épisode prend là aussi des airs de radeau de la méduse.

Le coup de grâce est venu du quotidien Lemonde.fr, qui via son blog Les Décodeurs , évoque un récit incohérent et l’absence de références à l’événement dans toutes les biographies consacrées au chef de l’Etat.

L’Elysée pourtant s’arc-boute et n’en fini pas de s’accrocher aux branches.

Appelé à la rescousse, Philippe Martel, chargé en 1989 de l’international au RPR, et depuis recasé a Directeur de l’Etablissement public du domaine de Chambord, assure avoir convaincu les patrons du RPR de se rendre dans cette ville après avoir eu des informations laissant penser que les événements se précipitaient.

Heureux homme car le chancelier Helmut Kohl lui ne s’y attendait pas. À la mi-journée, il s’envole à destination de Varsovie pour une visite officielle en Pologne. Et François Mitterrand ? Quelques jours avant, il confiait au journaliste Alain Duhamel qu’il ne verrait sans doute pas de son vivant la chute du mur. Le jour même de la chute du mur, à Bruxelles, le secrétaire général de l’OTAN, M. Wörner, expliquait dans une conférence sur la sécurité en Europe que, selon lui, la réunification n’aurait pas lieu avant 20 ans.

Devant des faits aussi têtus, les conseillers du Président pensent avoir trouvé la parade. Nicolas Sarkozy aurait fait deux voyages, «une fois le 9 novembre 1989, plutôt en catimini, et une deuxième fois le 16 novembre 1989, avec une plus grosse délégation», rapporte 20minutes.fr.

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