Grand large

Publié le 11 novembre 2009 par Pascal Boutreau

C'est désormais une coutume sur ce blog, la semaine du 11 novembre, le "miam miam" est remplacé par un hommage aux poilus et à toutes les victimes de la première guerre mondiale (environ 10 millions de morts et 20 millions d'invalides). Juste histoire de ne pas oublier qu'il y a des choses plus importantes que le sport (et les belles "miam miam") et remettre les choses à leur juste place. Histoire aussi de rappeler que les mots ont un sens, qu'un match ne sera jamais une "guerre", que des sportifs ne seront jamais des "guerriers". Histoire aussi de rappeler qu'un mec qui gagne un match ou marque un but n'est pas un "héros".

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Une fois n'est pas coutume, pas grand-chose à vous raconter cette semaine. En plus pas trop le temps de m'occuper du blog vu que j'ai deux bateaux à mener au Costa Rica dans la Transat Jacques Vabre avec Régate Virtuelle (sur www.lequipe.fr). Mon catamaran avance plutôt pas mal. J'ai oublié le départ de la course dimanche midi si bien que j'ai pris pas mal de retard. Mais après trois jours de mer, j'ai déjà grappillé 25000 places et me voilà revenu autour de la 15000e place (sur 81 000) (je n'ai pris aucune des options automatiques payantes -trop facile sinon - et dois donc changer moi-même les voiles et les caps en fonction des vents). Pour mon monocoque, j'ai pris l'option plein sud comme Desjoyeaux pour éviter la dépression. Pas sûr que ça paye à l'arrivée. Je découvre ce jeu, et je dois avouer que ça m'éclate bien... Et c'est aussi l'occasion de suivre de plus près ces navigateurs. Même si les courses ont perdu un peu de leur charme avec tous les moyens de communication actuels, il faut quand même un sacré courage pour partir comme ça défier les océans. Je ne me souviens plus si je vous en avais parlé à l'époque de sa diffusion sur canal, mais si vous avez l'occasion de voir le documentaire consacré à Eric Tabarly, ne le manquez pas. Juste génial.

Toujours en voile, Franck Cammas et son équipage de 10 marins, sur Groupama 3, est actuellement en train de tenter de battre le record du Tour du monde (Trophée Jules-Verne) actuellement détenu par Bruno Peyron en un peu plus de 51 jours. Après 5 jours de course, il a déjà franchi l'équateur et possède plus d'une journée d'avance sur les temps de passage de Peyron, en 2005 (sur le bateau Orange). Histoire de vous donner une idée, Groupama 3, c'est un trimaran de 31m de long, de 18 tonnes, un mat de 41m avec une grand voile de 356 m2 pour une surface habitable de... 13m2. Bref, un monstre des mers. www.cammas-groupama.com

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Histoire de revenir sur le match Lyon-Marseille, où tout a été dit, oui j'ai aussi pris mon pied à regarder ce match et je reconnais, moi le grand détracteur de notre Ligue 1, qu'il y a du mieux depuis quelques mois, en tout cas au niveau du spectacle. Mais contrairement à ce que je lis souvent ces derniers jours, attendons un peu avant de nous enflammer. Certes, nos clubs brillent en Ligue des champions. Mais ce n'est pas à l'automne qu'il faut tirer les bilans et qu'il faut crier au génie quand nos représentants s'illustrent dans la phase de poules.  Même si cela nous ouvre l'appétit et est très prometteur, attendons le printemps car on aura l'air bien malin si, comme d'habitude, on ne qualifie personne en demi-finale voire même en quarts...

Et pour en finir avec le foot, ça ne vous aura sans doute pas échappé, mais le Stade de Reims est désormais "au-dessus du trait" en National... Troisième, oui monsieur... Et si on arrêtait le Championnat maintenant...

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Petits rappels

. La Coupe du monde indoor de dada faisait escale la semaine dernière à Vérone, en Italie. A noter la belle troisième place de notre champion d'Europe Kevin Staut avec sa jeune jument Silvana, propriété du haras des Hus, près de Nantes. Je vous rappelle que vous aurez l'occasion de voir les meilleurs couples de la planète, du 10 au 13 décembre au Parc des Expos de Paris Nord Villepinte, à l'occasion du Gucci Masters qui se disputera parallèlement au Salon du Cheval. A ne pas manquer. www.guccimasters.com

. En squash, Grégory Gaultier devra encore attendre au moins un an pour espérer devenir champion du monde. Nouveau numéro 1 mondial, Greg s'est en effet incliné en demi-finale de l'Open du Koweit qui servait de cadre aux Mondiaux. Une fois de plus la finale a opposé deux Egyptiens, Amr Shabana remportant son 4e titre face à son jeune coéquipier Ramy Ashour, le tombeur de Greg.

. Pas de réussite non plus pour le hockey sur gazon. Les Bleus devaient remporter le tournoi de qualification disputé à Lille pour gagner leur billet pour la Coupe du monde 2010 en Inde. Raté. Les Français n'ont pou faire mieux que quatrièmes après une ultime défaite face à la Pologne (5-4 après avoir pourtant mené 3-1 puis 4-3). Vainqueur de la finale face au Japon, le Pakistan se qualifie.

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Je vais vous épargner mon avis sur "Mission G", l'histoire d'une bande de hamsters agents spéciaux qui vont sauver le monde, film de Walt-Disney (plutôt bien fait dans le genre) vu avec mes neveux (qui a dit que j'étais un mauvais tonton?), mais plutôt m'attarder sur "Le Concert". Ce film réalisé par Radu Mihaileanu, d'origine roumaine, qui avait déjà signé le merveilleux "Va, vis et deviens" est clairement une réussite. Il raconte l'histoire d'un ancien chef d'orchestre devenu homme de ménage après avoir été puni par l'ancien pouvoir soviétique et qui revient à Paris avec ses anciens musiciens pour interpréter un concert au théâtre du Châtelet. Evidemment, la première partie est très caricaturale sur les Russes, les Juifs etc. Mais dès que la musique entre en jeu, cela devient un régal. Les vingt dernières minutes sont vraiment prenantes et émouvantes (sniff sniff) et valent à elles seules le prix du billet. Du côté des interprètes, mentions spéciales à Aleksei Guskov, le chef d'orchestre, et Mélanie Laurent très convaincante dans le rôle du "premier violon".

On passe au "Ruban Blanc", le film de Michael Haneke, palme d'or au dernier festival de Cannes. Près de 2h30 en noir et blanc et en allemand... ça peut faire peur... Et effectivement, ce n'est pas vraiment un film "grand public". L'image est pour moi la qualité première de cette oeuvre. Le cadre est très soigné, idem pour la lumière où le noir et le blanc sont savamment associés. La réalisation avec une utilisation de la plongée ou de la contre-plongée jamais innocente est évidemment l'autre marque de fabrique de ce "Ruban Blanc".  L'histoire au fait est celle d'un village allemand protestant un an avant la première guerre mondiale. Un accident, un incendie, un enlèvement d'enfant, les affaires mystérieuses se multiplient dans ce village. On entre dans l'intimité des familles,  celle de Herr Baron, le baron, "maître du village", celles des paysans, celle du docteur, celle de Herr Lehrer, l'instituteur... Les acteurs y sont tous magnifiques et les enfants, omniprésents, particulièrement "angoissants". Bref, du grand cinéma mais pas vraiment opportun si vous avez juste envie de vous vider la tête.

 Un autre film avec "Away we Go" . Le dernier film du Britannique Sam Mendes est une sorte de road movie d'un couple qui part à la recherche de l'endroit de vie et du modèle familial (madame est enceinte) idéaux. Ils traversent ainsi les Etats-Unis pour rendre visite à leurs anciens amis. Franchement on a connu Sam Mendes en meilleure forme, notamment dans son film précédent "Les Noces rebelles" (avec Leonardo Di Caprio et Kate Winslet) ou dans "Les sentiers de la perdition" et bien sûr "American Beauty". Ce film m'a toutefois rappelé "Garden State", l'un de mes films préférés où j'étais tombé amoureux de Natalie Portmann. Mais cette fois, dans "Away we Go", il m'a manqué quelque chose. Peut-être Natalie Portmann...

Mention bien enfin  pour "Sin nombre", l'histoire de Honduriens qui entament un long périple pour atteindre les Etats-Unis. Au cours du voyage, ils doivent affronter de multiples dangers en particulier celui des gangs au Mexique. Ce film s'attarde d'ailleurs sur cette bande au Mexique à travers un de ses membres qui va vouloir en sortir, qui va tomber sur la famille hondurienne et l'aider, mais qui doit aussi échapper à ses anciens "collègues" bien décidés à lui faire la peau. Un film violent certes mais très réussi.