Mourir sur Internet ?

Publié le 11 novembre 2009 par Elronchon

Je ne sais pas vous, mais moi, le dimanche, j'ai la tonne de choses à faire : tout ce que j'ai repoussé dans la semaine, et qui tombe en masse sur mes épaules. Une fois faites les obligations pratiques de tout urbain qui se respecte, je me retrouve nez à nez avec autres devoirs. Et là, ma flemme me susurre d'aller flâner quelques minutes sur internet. Ma flemme ne s'arrête jamais. Comme si rien ne la fatiguait. Elle est finalement doué d'une grande obstination et bien souvent elle a le dernier mot.

Donc, le dimanche soir, je succombe à la facilité et je surfe one ze oueb. Quand Dalida veut mourir sur scène, El Rochon vient mourir sur Internet. Je mets ma vie de côté pour vérifier le monde n'a pas bougé. Les politiques nous prennent-ils toujours pour des imbéciles ? Les starlettes ont-elles réussi leur buzz de la semaine ? La polémique du moment s'étale-t-elle sur tous les blogs ? Oui, oui, oui et moi je me laisse aller à le vérifier. Pourquoi donc cette actualité est-elle le feuilleton le mieux suivi à travers le monde ? Est-ce parce nous sommes des moutons ? Nous nous suivons les uns les autres sans savoir lequel a lancé le mouvement ?

Je loue les blogueurs qui s'obligent à commenter l'actualité. Ils ont du boulot pour l'éternité. Mais ont-ils des lecteurs pour l'éternité ? Pour l'instant tout pousse à le croire. Mais viendra sûrement le moment où Google, submergé par le nombre de données à traiter, censurera - en toute bonne foi - tel ou tel propos. Et à ce moment-là, comment pourrons-nous faire pour crier à la censure ? C'est de la science fiction pour l'instant. Mais comment pourrons-nous demander une commission d'enquête sur la gestion des données par Google ?

Internet est un lieu de liberté pour l'instant. Mais déjà, de nombreux petits censeurs s'appliquent à espérer une reprise en main. A ce propos, j'ai pêché cette citation :

"C'est vrai qu'Internet ça me rend folle. Attendez, si je dis dans un magazine que Claire Chazal a les pieds plats, elle peut me faire un procès. Mais si j'écris sur Internet que le Président de la République est un con, y'a pas de problème. C'est un espace de liberté mais à l'arrivée, ça devient n'importe quoi. Je vous le dis franchement, je rêve qu'on interdise ce truc"

Qui dit cela ? Marine Le Pen ? Laurence Ferrari ? Vincent Mac Doom ? Non Amanda Lear [1] !

Si elle n'est pas contente, elle n'a qu'à aller crier sur Internet que Claire Chazal a les pieds plats. Voilà encore un beau buzz de starlette réussi. Amanda Lear a toujours un un trait d'esprit pour faire parler d'elle. Car, en quoi Internet peut-il la gêner ? A part en répétant ce qui se dit sur elle depuis des siècles sur les médias traditionnels, franchement je ne vois pas. Il faudrait qu'Amanda nous en dise un peu plus. Voue-t-elle un culte démesuré au Président de la République ? Voudrait-elle faire embastiller les blogueurs sarkophobes ? Ou refuse-t-elle, plus simplement, que la populasse se laisse aller a des commentaires désobligeants sur ceux qui paradent sur le petit écran ?

Evidemment, pour tout artiste, Internet est une zone de non-droit, où l'on se fout de tout et bien entendu des puissants. Les commentaires sur les forums sont souvent d'une rare violence, mais ils n'empêchent pas les stars de vivre !

Je trouve cela très bien qu'internet pousse les médias sur des sujets plus corrosifs. Aurait-on autant parler du Jour-où-Nicolas-Sarkozy-a-abattu-le-mur-de-Berlin si les blogueurs ne s'y étaient pas autant intéressé ?