Europe : Les Anglais n’en démordent pas, ils veulent Tony Blair

Publié le 11 novembre 2009 par François Collette

Van Rompuy bientôt en greffier chef du Conseil européen ? Rien n’est fait, m’sieu-dame, et en plus rien n’est moins sûr. Pas d’euphorie … ni de panique, les Belges. 

L’intox politico-médiatique coule à flots depuis des semaines et elle irrite au plus haut point le Premier ministre suédois. Soumis aux pressions du couple franco-allemand pour placer qui vous savez, Fredrik Reinfeldt est aussi confronté au lobby forcené des Anglais qui, une fois de plus, jouent crânement leur carte perso dans une Europe qu’ils n’aiment que pour tout ce qu’elle peut leur rapporter.

Les Anglais veulent Blair et rien que Blair. Le refus de David Miliband, l’actuel ministre des affaires étrangères, d’être candidat au poste n°2 (Haut représentant) est un signe qui ne trompe pas : il faut laisser le champ libre pour le poste n°1.

Serait-ce une aberration de nommer à la présidence du Conseil européen un représentant emblématique d’un pays comme le Royaume-Uni, ataviquement eurosceptique, qui bénéficie d’un statut spécial, qui refuse l’euro et la convention de Schengen ? Tout compte fait, peut-être pas. Il pourrait s’agir d’une mesure conservatoire : placer un Anglais « europhile » au coeur de l’Europe en prévision du retour inéluctable au pouvoir des Tories dans quelques mois. Le flamboyant Tony est toutefois sujet à caution. Voyez avec quel peu d’entrain et de résultats il remplit sa mission d’émissaire du Quartet au Proche-Orient, poste auquel il a été nommé en 2007 après son retrait de la vie politique dans son pays.

Les Belges n’ont vraiment pas de chance avec les Brittons qui ont déjà refusé deux fois la nomination d’un des leurs à la présidence de la Commission (Jean-Luc Dehaene et Guy Verhofstadt) et qui vont peut-être à nouveau leur faire rater le coche. Sauf que cette fois, la désignation se fera à la majorité qualifiée et qu’un diktat de Londres n’y pourrait rien.