Les plages d’Agnès

Par Gicquel

«  Les plages d’Agnès » d’Agnès Varda  (Ciné Tamaris )

Sortie aujourd’hui jeudi 12 novembre

Qui a eu cette idée folle ? Agnès Varda illustrée par elle-même, en images et documents d’époque, mais aussi dans une docu-fiction qui de plage en plage de son enfance à sa vie d’aujourd’hui raconte toute une existence et plus encore.

Jean Vilard, Gérard Philippe, Philippe Noiret, Silvia Monfort ,Gérard Depardieu, Harrison Ford (rejeté à l’époque par les studios américains )  Catherine Deneuve, Jane Birkin, Yolande Moreau ,Sandrine Bonnaire ( « Sans toit ni loi« )ils sont tous là pour égrener les confidences et mettre en scène des saynètes reconstituant joliment les souvenirs.

C’est du cinéma et du théâtre, la rencontre des arts, et la fête de l’amitié.On célèbre  les 80 balais d’Agnès Varda,  dans une scène finale aussi remarquable que l’ouverture de cet « autobiodocumentaire », où l’on voit l’ancienne photographe retrouver sur une plage près d’Ostende la fascination pour les miroirs et le jeu qu’ils procurent.

L’histoire  coule ainsi  de source, au fil d’un voilier que la réalisatrice mène de Sète à Paris, via Noirmoutier, évidemment, havre de paix pour l’enfance de celui qui allait devenir son mari Jacques Demy.

Jeanne Moreau et Jacques Demy dans "La-baie-des-anges"

Un couple à part dans le cinéma français, quand l’un tournait, l’autre raconte Agnès évitant d’y frotter le bout du nez.

A cette règle tacite, le couple dérogera une seule fois, à l’occasion de « Jacquot de Nantes » que réalise Agnès Varda. C’est l’histoire de Jacques Demy, qui très malade à l’époque du tournage décédera peu de temps après la sortie du film.

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Elle en parle encore avec des pépites d’étoiles dans le regard, un sourire nostalgique à peine embué par quelques larmes furtives. Agnès Varda est une romantique qui s’ignore peut-être , qui s’en évade c’est certain dans l’univers onirique des surréalistes. Elle les a toujours côtoyés , et les rattrape depuis toujours au fil d’un travail multiforme dont ce dernier opus constitue une synthèse exemplaire .

Varda dans son sac à patates pour convier les visiteurs à regarder autrement son exposition , Varda au plus près des veuves de Noirmoutier, Varda, prénom Agnès .

En supplément
Trapézistes et voltigeurs  (8’)

On les voit dans le film, sur la plage et c’est très beau.
«  Crevette » la voltigeuse raconte les particularités de son métier. Et la personne , la tête en bas c’est  la directrice de production Cecilia Rose!

Daguerre-Plage  (9’)
Voir des camions-bennes déverser des tonnes de sable rue Daguerre devant le bureau de production n’est pas un spectacle ordinaire ! C’est pour la bonne cause et le film en fait écho .
La plage créée rue Daguerre est «  une mauvaise bonne idée » dit Agnès . Une des scènes a été coupée. A vous d’en juger !

Livret de 16 pages couleur

Et aussi des magnets inspirés de l’affiche du film dessinée par Christophe Vallaux.