Ces chiffres sont d’autant plus impressionnants que la période 2001-2009 n’a pas été marquée par des désengagements massifs de la Sécurité sociale, dont la part dans le financement des dépenses de santé n’a que très légèrement baissé sur la période - passant de 78 % à 77 % - et qui continue à assumer presque intégralement les dépenses les plus lourdes.
Deremboursements, franchise medicale, depassements d’honoraires ou hausses du forfait hospitalier expliquent cette augmentation. Mais certains en souffrent plus que d’autres. On observe un creusement très net des inégalités : entre individuel et collectif, entre actifs et seniors. Exemple : une famille consacre en moyenne 7,43 % de son budget à la santé en 2009 quand sa couverture est individuelle et 3,8 % quand elle est collective. Quant aux seniors, s’ils bénéficient encore d’une prise en charge favorable par les régimes obligatoires, l’effritement des solidarités intergénérationnelles a une traduction chiffrée : la santé pèse pour 11 % de leur budget aujourd’hui, contre 7 % en 2001.
En conclusion : le système est à la limite du soutenable, mais niveler par le bas serait politiquement suicidaire et socialement régressif. Que faire alors ? Certaines mesures de bon sens pourraient être prises, comme un encadrement de l’écart des cotisations entre jeunes et retraités, commun à l’individuel et au collectif, à l’image de ce qui a été fait pour les fonctionnaires.