HoAX POEM FaCTORY. Helisabeth Hamidane

Par Collectif Ratures // Poésie // Grenoble

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Belle Lurette trop silencieuse

Belle Lurette brusque et véhémente

Belle Lurette si ténébreuse

Belle Lurette fièvre transparente

Belle Lurette que les  bras m’en tombent

Belle lurette qu’Amour les fesses nues et  jaunes  verse dans l’hécatombe

Belle Lurette pathétique –  trinque  sans regret – à  nos héautontimorouménos !

Belle lurette que ma glace sans tain  se fissure sous l’œil de Chronos

Belle Lurette qu’il n’y a plus de merveilleux nuages à horizon

Belle Lurette de ciel améthyste champ de coton - soirs de poison

Belle lurette de lune poilue,  frousse,  que j’ai peur  bleue à déterrer

Fugitive,  soir après soir

Belle Lurette triste sort à claire-voie

Belle Lurette presque  en sang dans mon chant carnavalesque

Belle lurette le long des ruisseaux des épouvantails à souvenirs ont  ricoché

Belle lurette des cailloux de Poucet gigantesques

Promesses de mouflette en miettes éparpillées

Belle lurette mes mille et autres  pointes de contre-pieds pour  m’évader

                                 de ce , semblant de petite-maison…^ O  ma pauvre tête !

                Belle lurette de piñatas , bang-bang-bang fracas grisant ma pauvre tête,

      à fracasser…

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Belle lurette fiel de vieille Hou-Hou qu’a pas crevé

Belle lurette ma pierre de fou pas arrachée

Belle lurette mon affiche noir  charbon, le loup blanc qu’tout l’monde connait

Belle Lurette chat collé au mur mitoyen d’un cabaret

Belle lurette cartes à poèmes couleur ciel chrysanthème

Belle Lurette bouche en cœur de mérou  sempiterthème

Belle Lurette nef opaque peinturlurée

Belle Lurette embarquement enfer de Parques en Parques

Belle Lurette alcools  célestes en  mer et s’y noyer

Belle Lurette au pied d’un minaret, les yeux  brillants au Ciel à quelques étoiles près,  je compte le temps qui m’est compté

Et minauder

                                 sur ce, semblant de terre ferme…

                Belle lurette de khôl à raturer, sobre trait de Parque sur mon visage en pièces délabrées,

Encore que mes yeux roulent , confus de ne savoir où s’arrêter…


Dorothea Lange, The Migrant Mother, 1936