Gilles pédale dans la Choukroun

Publié le 08 novembre 2009 par Team888

Une grande salle, en deux parties. Une déco un peu kitsch, pas franchement moche mais pas d’un goût très assuré non plus. Pour vous donner une idée, un peu entre un épisode de M6déco et une tête de gondole de Castorama un dimanche de pluie. Valérie Damidot à du passer par la , et d’un coup de baguette magique,  transformer un vieux restaurant en un chaleureux pavillon témoin tout droit issu du Domexpo de Garges les Gonnesses. Du design en plastique, du baroque, un soupçon de clinquant. Bref le cocktail réussi des réceptions de l’ambassadeur, manque plus qu’une pyramide de Ferrero roche d’or.

Bon ok, j’exagère franchement,  la salle n’est pas à ce point désagréable, et reste au dessus du lot des restos parisiens en général.

Ce soir là cependant, elle est plutôt vide. Le serveur, fort sûr de lui, nous propose une table haute. Ambiance tapas sur tabourets de bar. Quelle drôle d’idée pour un dîner… c’est bizarre dans cet endroit, cette nécessité de verser dans l’originalité à contre temps.

La carte est plutôt courte. J’opte pour le foie gras et son gros cornichon. J’ai lu récemment une critique jubilatoire du même foie gras Choukrouné sur son cornichon doux. Mais moi, je ne suis pas très ouvert d’esprit en matière de critique culinaire. Je n’écoute que François Simon et celle là n’était pas de lui.
Suivront le bœuf dans son bouillon de crevette au nom étonnant (désolé, je ne me souviens plus du nom de la crevette, pourtant fort recherché) et le veau accompagné (ou plutôt étouffé) par sa tartelette de navet, pour la route.

Le foie gras poëlé est accompagné comme prévu de son cornichon doux, de sa coriandre Thaï et de son coulis d’abricot au poivre de sechuan (enfin je crois que c’était du poivre de Sechuan). Déjà, en le disant, on a l’impression d’être dans un exercice imposé : « bon mon gars ce soir, t’as du foie gras, 1 abricot, 3 grains de poivre, 1 feuille de coriandre  (Thai¨, et toc), 1 cornichon à hamburger ! débrouille toi pour me faire un truc qui en jette, t’as 15 minutes ». Pas raté, mais pas top. La suite arrive : Le boeuf est cuit, il est un peu coriace, la crevette est crue, elle n’a pas de goût. Le veau, tendre et rose, disparait sous une avalanche gustative de cannelle qui masque tout (c’était des navets ou des bananes ??). Bof bof, à 50 euros par personne sans dessert et avec un verre de vin, ce n’est pas bien convaincant.

Pourtant, chez MBC, le concept est assez limpide (enfin sur le papier. Dans l’assiette un peu moins). Une cuisine fusion qui mêle terroir français et saveurs d’afrique du nord. Cela donne dans le désordre, un bœuf : une datte, un foie gras : un brin de coriandre, un veau : un peu de cannelle…
Dans le monde scientifique, la fission est plus facile à opérer que la fusion. Ici, c’est le contraire. La fission fait rage, elle scinde, atomise, disperse. Traduction : individuellement les produits sont honnêtes, les cuissons maitrisées, on sent la technique, mais l’ensemble manque de cohérence. Et surtout, le rapport prix plaisir est mauvais. bref, bof bof.

MBC – 4 rue du Débarcadère – 75017 Paris