Sciences et Avenir octobre

Publié le 28 septembre 2009 par Fuzzyraptor

Les sens et l’esprit piqués au vif

Animaux, plantes ou roches, tout ce qui picote se retrouve dans cette exposition ludique.

Quelle mouche a piqué l’équipe du muséum d’Histoire naturelle de Clermont-Ferrand ? « Pour la première fois, nous avons trouvé le titre de l’exposition avant son contenu » sourit le directeur Pierre Pénicaud. « Qui s’y frotte s’y pique« , la devise de Louis XII, a fédéré autour d’elle les chercheurs des départements de zoologie, botanique, géologie, histoire des sciences et patrimoine graphique du muséum pour créer cette présentation ludique. L’oursin côtoie le scorpion et l’aragonite, le porc-épic y concurrence la méduse, le quartz et tout une flopée de bestioles, plantes ou roches qui aiguillonnent, irritent ou pincent. Une question nous démange… et l’homme dans tout ça ? Le pauvre est picoté, agacé… Du stimulus au cerveau, l’exposition décortique le processus de la perception, voire de la douleur qui peut s’ensuivre. Mais lui aussi à son tour épingle, harponne, inocule ou transperce qui ce soit dans l’artisanat, l’alimentation, la médecine, la décoration corporelle voire la guerre. Des maquettes, films et expériences (presque sans danger) aiguillonnent la curiosité du visiteur. Alors, ça vous chatouille ou ça vous grattouille ?

Qui s’y frotte s’y pique ! Muséum d’Histoire naturelle Henri-Lecoq, 15, rue Bardoux à Clermont-Ferrand, jusqu’au 16 mai 2010. Rens : 04.73.91.93.78.

Un ver bombardier de lumière

Il ondule dans les profondeurs du Pacifique entre 1800 et 3800 mètres et largue des « bombes » bioluminescentes au nez de ses prédateurs avant de s’enfuir. Ce petit annélide jusqu’ici inconnu a été baptisé Swima bombiviridis, le « nageur bombardier vert » par ses découvreurs américains (Science, 21 août). Aveugle et long de 18 à 93 mm, il fait pousser quatre paires de petits ballons de 0.7 à 1.1 mm de diamètre près de sa tête. En cas de besoin, ces structures remplies d’hémolymphe, l’équivalent du sang chez les arhropodes, sont larguées par l’animal et luisent intensément pendant plusieurs secondes pour dérouter un adversaire, avant de s’éteindre lentement.

Une tour prend racine

Vivre dans les arbres : un rêve à la portée de la botanique de construction (baubotanik en allemand) selon Ferdinand Ludwig et deux autres architectes de Stuttgart. Ils ont dévoilé fin août leur première tour en saules blancs. C’est un véritable empilement d’arbres vivants haut de 9 mètres. Ceux du rez-de-chaussée sont plantés au sol, ceux des étages dans des pots et tous s’entrelacent sur un échafaudage temporaire en acier. D’ici à une dizaine d’années, seules les racines du bas seront conservées : les arbres seront greffés en un seul organisme formant une armature assez solide pour résister à l’installation de planchers, le bois s’épaississant aux endroits où il est le plus sollicité.

(article repris dans le quotidien 20 minutes)