Sarkofrance : interview

Publié le 16 novembre 2009 par Mtislav


Juan, peut-on vous appeler Don ? 
Oh que non. Je suis très fidèle. Juan est mon second prénom.
Don Juan, votre profil sur blogger indique que vous êtes balance. Comment vivez-vous cela ? 
Je n'accorde aucune importance aux signes astrologiques...
Vous affirmez être âgé de 39 ans. Sans être indiscret, prenez-vous la peine chaque année de mettre à jour cette donnée ? Jouissez-vous du plaisir de rajeunir en vous abstenant de cette corvée ?
Vous vous trompez. J'actualise chaque année. J'ai commencé à bloguer à 36 ans...
Seul compte l’enthousiasme de cette grande famille qui est la tienne Cher Alain JUPPE. Sans toi et sans la victoire de Jacques CHIRAC en 2002 elle n’aurait jamais existé. Oui, mes chers amis, tous ensemble réunis, unis, solidaires, tout devient possible.” Vous souvenez-vous d’avoir publié cette phrase sur votre blog ? 
Absolument pas. Une citation peut être ? 

[Ndlr : il s'agit d'un extrait du premier billet de Don Juan sur Sarkofrance, la reproduction in extenso du discours de Nicolas Sarkozy au Congrès d'investiture de l'UMP le 14 janvier 2007]
Peut-on comprendre la chose politique sans avoir soi-même trahi un vieil ami ? 
Oui. Car la chose politique est diverse et se lit à plusieurs niveaux. Les simples militants n'ont pas besoin de trahir pour comprendre que les hommes et femmes politique sont de simples mortels.
Dans les coulisses de Sarkofrance*, vous écriviez récemment “Nicolas Sarkozy est faible”. Quel degré de certitude donnez-vous à cette affirmation ? 
Assez grand, mais très variable.
N’éprouvez-vous donc aucune compassion pour l’homme attelé à la lourde charge qui lui a été confiée ? 
Aucune. Je ne pourrai pas assurer autant de blogs sinon.**
Y-a-t’il un homme politique de droite pour qui vous éprouvez une forme d’admiration ? 
De Gaulle.
Vous êtes de gauche par tradition familiale ? à la suite d’une erreur d’aiguillage ? par ce qu’il y avait de la lumière ? 
Une grosse tradition familiale...
La Gauche bénéficie-t-elle d’une supériorité d’ordre moral ?
De moins en moins.
Avez-vous du coeur ? Parvenez à rester insensible aux déboires d’un Charles Pasqua
Deux fois oui.
Les Coulisses de Sarkofrance mettent en lien le blog de François Bayrou dont le dernier billet date du 27 juin 2008. Maintenant que votre blog connaît le succès, n’avez-vous pas les moyens de vous payer une femme de ménage ? 
Je fais déjà le ménage chez moi. J'ai du mal avec les blogs. Merci de m'y faire penser....
Combien de fois avez-vous déjà relu un de vos billets qui vous plaisait ? 
Une fois.
Vous arrive-t-il de mettre à la poubelle un billet entièrement rédigé ? 
Oui. J'en ai jeté un la semaine dernière mais je ne dirai pas sur quel sujet.
Pensez-vous qu’il y ait de réels talents sur la toile ? 
Oui
Mes deux enfants pleurent, ma femme console; je rassure” écriviez-vous dès l’élection de N. Sarkozy. Pourquoi ne pas avoir pleuré ? Estimez-vous honnête de “rassurer” vos enfants ? 
Oui. C'est le rôle d'un parent que d'apporter, de temps à autre, un peu de recul nécessaire pour éviter un trop plein d'emotions mal contrôlées.
Pourriez-vous vivre à Berlin
Sans doute. Pourquoi cette question ?
On vous propose un séjour d’une semaine dans un palace avec Eric Raoult et Penelope Cruz en vous promettant que le premier va se désister. Vous acceptez ? 
Non. Je suis fidèle en amour.
L’expression “identité nationale” figure comme mot-clé sur votre blog depuis à peine 6 mois et est crédité de 116 entrées. Don Juan, est-ce que les blogs vigilants ne marquent pas davantage de buts contre leur camp que dans celui de l’adversaire ?
Faux. Identité Nationale est l'un des premiers mots clés utilisés sur Sarkofrance, le 7 mai 2007. Sarkozy fait du vacarme. Il n'y a que deux ripostes possibles : faire encore plus de vacarme, et rappeler ce qui se cache dessous. Je parviens à publier suffisamment pour me permettre de suivre les deux options.
Interview accordée le15 novembre 2009, 1 h du matin ; merci à Juan. 
* Les coulisses de Sarkofrance 
** Les bas-fonds de Sarkofrance , P'tites racailles