Les herbes folles

Publié le 15 novembre 2009 par Lorraine De Chezlo
d'Alain Resnais
Comédie dramatique - 1h44
Sortie salles France - 4 novembre 2009avec Sabine Azéma, André Dussolier, Mathieu Amalric, Emmanuelle Devos, Anne Consigny...Prix exceptionnel du Jury - Cannes 2009
Un jour, Marguerite sort de chez le chausseur (elle prend plaisir à ce qu'on lui prenne son pied...) et se fait arracher son sac à main. Un homme à scooter après lequel elle ne va pas courir, s'enfuit. Quelques heures plus tard, un certain Georges Palet trouve un portefeuille rouge, qui s'avère appartenir à Mlle Marguerite Muir. Il se rend au commissariat de police pour le déposer, mais en même temps juge qu'il est préférable d'avertir par lui-même cette inconnue pour le lui annoncer.Georges est un homme marié à une femme délicieuse, mais son caractère assez nerveux, et son inactivité, contribuent sans doute à rendre obsessionnelle l'envie de joindre cette inconnue...
Les herbes folles poussent là où on ne les attend pas, là où elles ne sont pas souhaitées. C'est ainsi. Les herbes folles est un film doux dingue. Assez déjanté. Surfant sur la poésie et l'absurde. Les personnages le sont. Georges (André Dussolier) est seul pendant les journées, alors il gamberge pas mal, mais il paraît inquiétant, semblant refouler une certaine violence, paraissant craindre la police à cause d'éventuels antécédents, ayant souvent un comportement inattendu (quelles réponses sèches il fait à celle qu'il semble désirer !). Un personnage bizarre. Comme tout les autres. Comme aussi le flic (Mathieu Amalric) que Georges dérange pendant une fête du commissariat, mais qui par la suite ne se résigne pas à le laisser quitter les lieux... Comme la femme de Georges qui semble exempte de toute jalousie vis-à-vis de son mari et de ses amantes fantasmées ou réelles...

Bref, on ne sait pas trop sur quelle planète on est mais l'histoire prend corps et prend forme par le travail de réalisation, par ces couleurs chaudes, vives, très présentes, et le jazz suave... Il faut lâcher prise et la mayonnaise prend, on apprécie alors l'humour d'Alain Resnais. Les sentiments sont comme des herbes folles que l'on maîtrise mal. D'abord harcelée, exaspérée par ce Georges insistant qui se fait des films, Marguerite aura des remords, voudra vivre cet amour... mais c'est sans compter sur le tempérament du mystérieux père de famille... On peut rester sur sa fin, on peut passer à côté de ce film, mais il serait dommage de ne pas se laisser séduire par son originalité farfelue, par sa poésie et son esthétisme.
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