Ebène, Aventures africaines

Par Araucaria
Je rêvais sans doute de voyages, cette fois encore. Mes errances citadines m'avaient conduite à la librairie, sans idée précise que celle de trouver un bon bouquin, une perle rare, roman, poésie, essai, récit, peu m'importait. Je naviguais dans les rayons, étudiant les titres sur les étagères, tirant vers moi quelque ouvrage pour en découvrir le résumé, le reposant... Et puis, tout à coup, mes yeux se sont posés sur une magnifique photo illustrant la couverture d'un livre dont je ne connaissais pas l'auteur, et puis ce titre ouvrant les portes de l'évasion : "Ebène, aventures africaines", je ne pouvais pas résister. Je l'ai acheté, découvrant ainsi un texte superbe, un récit que je conseille souvent à des amis lecteurs-voyageurs, même aux voyageurs immobiles qui n'atteindront jamais l'Afrique que par l'esprit bien calés dans un fauteuil, car perclus de rhumatismes ou plus simplement pas aventureux pour deux sous.
Photographie de la couverture signée par Sir Wilfred Thesiger.
Résumé :
Quand Ryszard Kapuscinski arrive comme journaliste en 1958 à Accra, la capitale du Ghana, il ne peut soupçonner que ce voyage sera le début d'une passion qui ne le quittera plus jamais. Pendant des années, ce grand reporter doublé d'un écrivain sillonne le continent noir, habite les quartiers des Africains, s'expose à des conditions de vie qu'aucun correspondant occidental n'auraient acceptées.
Observateur exceptionnel, il croise des potentats comme Nkrumah, Kenyatta, ou Idi Amin, témoigne de coups d'Etat et de guerres civiles; il essuie des fusillades, affronte des tempêtes de sable et supporte l'indescriptible chaleur africaine. Mais Kapuscinski s'intéresse surtout aux gens et sait gagner leur confiance. Le tumulte de la vie quotidienne africaine le passionne davantage que les corruptions, les épidémies et les guerres meurtrières.
Ce livre majeur, attendu depuis longtemps, a reçu en 2000 le prestigieux prix littéraire italien Viareggio.
"J'ai vécu en Afrique pendant des années. (*) J'y suis allé pour la première fois en 1957. Puis, au cours des quarante années suivantes, j'y suis retourné dès que l'occasion s'est présentée. J'ai sillonné le continent, évitant les itinéraires officiels, les palais, les hommes importants et la grande politique. J'ai préféré me déplacer en camion de fortune, courir le désert avec des nomades, être l'hôte de paysans de la savane tropicale. Leur vie est une peine, un tourment qu'ils supportent avec une endurance et une sérénité stupéfiantes.
Ce n'est donc pas un livre sur l'Afrique, mais sur quelques hommes de là-bas, sur mes rencontres avec eux, sur le temps que nous avons passé ensemble. Ce continent est trop vaste pour être décrit. C'est un véritable océan, une planète à part, un cosmos hétérogène et immensément riche. Nous disons "Afrique", mais, c'est une simplification sommaire et commode. En réalité, à part la notion géographique, l'Afrique n'existe pas." R.K.
Ebène - Aventures africaines - Pocket n° 11351
Ryszard Kapuscinski (1932 - 2007)
(*) En lisant cette première phrase de la préface écrite par Ryszard Kapuscinski pour présenter son récit, me sont revenues en mémoires les premières lignes du livre de Karen Blixen - La ferme africaine, Folio n° 1037 - "J'ai possédé une ferme en Afrique au pied du Ngong. La ligne de l' Equateur passait dans les montagnes à vingt-cinq milles au Nord..."
Les images sublimes de "Out of Africa" se sont mises aussi à défiler portées par la musique de John Barry...

Aventure, aventure... rêve d'Afrique!