Pignouferie scientifique et réchauffement des esprits

Publié le 14 novembre 2009 par H16

Des fois, je clique sur des trucs, je sais que je ne devrais pas, mais je clique quand même, histoire de voir. Ça occupe, entre deux esclaves à fouetter ou deux subordonnés à mépriser du haut de ma morgue arrogante de libéral sans scrupule (mocassin à glands inside). Cette fois-ci, pendant qu’un bébé communiste rôtissait au coin de l’âtre pendant qu’un sous-fifre épépinait des groseilles pour mon repas du soir, j’ai bêtement cliqué sur cet article « scientifique » de Libération.

Evidemment, dès les premiers paragraphes, mon pignoufomètre s’est emballé, et les voyants d’alertes du Bullshit Detector sont tous passés au rouge presqu’instantanément.

OK, c’était prévisible : c’est Libé, c’est un article enfoui dans une section poussiéreuse du journal où ne travaillent sans doute qu’un ou deux stagiaires à peine mieux payés que les soubrettes assujetties à mon service, et le sujet est étroitement englué dans le Réchauffement Changement Bidouillage Examen Climatique très à la mode actuellement. Le dérapage vers le n’importe quoi fulgurant était à prévoir.

Nous avons donc un nouvel exemple de :

Le sujet étant déjà bien maîtrisé par les lecteurs, on ne s’appesantit pas sur des mises en contexte et on entre rapidement dans le vif du sujet : la glace du Groënland, probablement jamais autant carotté que depuis qu’on veut lui voir conserver sa glace, fond comme … disons comme neige au soleil, tiens, ce sera parlant.

Eh oui ! Croyez-le ou non, mais la revue Science publie une étude qui montre que la glace fondrait au pôle Nord, et par voie de conséquence, le torchon Libé publie un article vite fait mal fait qui déclare que la calotte glaciaire réagit vivement, et qu’on va tous mourir dans d’affreuses souffrances carbonées. Certes, pour le « on va tous mourir », ce n’est pas dit comme ça, mais plutôt comme ça :

Elle a perdu environ 1500 milliards de tonnes de glace entre l’an 2000 et 2008 selon les mesures croisées et indépendantes des satellites et des observations de terrain

Ça fiche les jetons, hein, 1500 miyards de tonnes ! A la limite, il aurait fallu faire comme avec les plans de relance et passer en litres (une tonne de glace représente 1090 litres d’eau environ), ce qui aurait donné 1.6 millions de milliards de litres d’eau.

Zarma, un million de milliards de litrons, ça évoque le dantesque, le biblique, que dis-je, on nage en plein Capitaine Haddock !

Bon.

Et maintenant, en rapport avec tout le reste de la glace qui … flotte au pôle Nord, qu’est-ce que ça donne ?

En fait, le Groënland, c’est 3 millions de km³ soit 3 millions de fois 1 milliard de m³, le m³ valant 917 kg environ. Il y a donc 3E15 m³ qui pèsent donc 2.75E15 tonnes. Et les 1.5E12 tonnes dont parle l’article, par rapport, ça fait tout de même 0.05%, soit, toute proportion gardée … peau de (tout petit) zob.

Et pourquoi donc ce 50 millièmes de pourcent (!) est-il un danger, grave grave grave, qui fait laisser de sales traces au fond du slip ? Parce que, tous calculs faits, pendant ces 9 années, toute cette eau (Que d’eau, que d’eau !) équivaut …

à une hausse du niveau marin global de 0,46 millimètres par an.

Argh. Mais ! Mais ! Mais ! 0,46 millimètres ¡!?!¡ Mais c’est atroce ! Au bout des 9 années d’une si catastrophique fonte, on aurait donc un chouya plus de 4 millimètres d’augmentation du niveau des mers, soit l’équivalent de l’épaisseur d’une tranche de fromage mal fondu sur un hamburger, en gros.

Au passage, si vous ne l’aviez pas noté, les burgers que vous achetez n’ont jamais de tranche de fromage proprement disposée comme sur la photo en haut du comptoir, et elle n’est jamais correctement fondue. C’est évidemment un scandale qui mériterait à la fois une loi féroce et des sanctions énergiquement vexatoires, mais ce ne serait pas très libéral et je digresse et revenons au sujet.

Je propose quelques secondes de silence pour nous recueillir sur ce chiffre de 4 millimètres, mettons 5, sachons vivre, de hausse du niveau des mers provoqué par cette terrible fonte de 50 millièmes de pourcent de la calotte arctique. Pendant ces quelques secondes, je vous demande d’imaginer les affres de Josique la Bernique qui va donc se retrouver la coque un peu plus dans l’eau alors qu’elle avait un super spot sur son rocher depuis l’année 2000 et qu’elle n’emmerdait personne, la pauvrette.

Méditons…

Et reprenons la lecture de ce passionnant article qui nous apprend que ce phénomène s’accélère !

ce phénomène s’accélère puisqu’entre 2006 et 2009 la perte à été de 273 milliards de tonnes par an, équivalent à 0,75 millimètres par an de hausse du niveau marin.

Gasp ! Horreur et bernique en déroute !

Effectivement, là, on doit absolument pousser le Gros Bouton Rouge Marqué Panique ! 0.75 millimètres par an, les enfants, c’est la cata !

On est passé de plus ou moins 0.46 mm à près de 0.75 mm, ce qui veut dire qu’à la fin du siècle, et si on continue au même rythme affolant à grignoter des centaines de millièmes de pourcent (oui oui, des centaines, vous dis-je), on aura donc fait augmenter le niveau de la mer de 75 mm, soit 7.5 cm, soit, en gros, la hauteur du hamburger complet et plus seulement de cette foutue tranche de fromage mal fondue.

Ok. Je sais déjà que les critiques vont pleuvoir : tous les burgers ne font pas 7.5 cm d’épaisseur, et puis parfois, les tranches de fromage sont fondues ce qui fait que la hauteur général de l’édifice alimentaire n’est pas toujours la même.

J’illustre :

Note : oui, je sais, ce burger là fait probablement plus de 7.5cm, mais je ne pense pas que ça soit réellement problématique.

Comme on peut le voir sur cette photo, ces 7.5 cm d’augmentation du niveau des mers après 100 ans ne sont pas vraiment redoutables.

Mais de toute façon, à bien y regarder de plus près, si, en 100 ans, l’être humain n’arrive pas à s’adapter à ces crénom d’une pipe de 7.5 petits centimètres d’eau de rien du tout, c’est que de toute façon, il mérite de crever.

Et c’est là que le reste de l’article intervient, comme la deuxième lame affutée d’un rasoir jetable, pour couper toute remarque avant qu’elle ne repousse :

Cet article vient renforcer l’idée avancée par plusieurs spécialistes des calottes polaires selon laquelle il va falloir réviser à la hausse les prévisions du niveau marin futur. Pour l’instant les rapports de synthèse du Giec se limitent à des fourchettes allant au maximum à 50 ou 60 cm d’ici 2100.

En fait, les travaux du GIEC disent qu’il ne s’agit pas de 7.5 cm, mais bien de 50 à 60 cm, et qu’avec tous les centimètres que le pôle ajoute et toutes les centaines de millièmes de pourcent de glace qui vont fondre, on va facilement arriver à 60 cm, voire, allons, soyons pessimistes, pour changer, 100 cm soit … (roulement de tambours) 1 m en 1 siècle, soit 10 m en 1 millénaire, ou encore 1 km en 100.000 ans ! Ce qui est tout de même terrifiant, non ?

Et là, outre un naturel désespoir qui nous refait penser à la bouteille de whisky du Capitaine Haddock comme seul remède, on se dit que tout de même, partir de quelques litrons d’eau sale du Groëland pour arriver à presque 1 m en 100 ans, il y a un gros effort d’arrondis sauvages.

N’oublions pas que ce même GIEC s’est fait une spécialité dans le bidouillage de courbes et les approximations foireuses, dont la célèbre crosse de hockey qui s’est révélée être de la fumisterie en barre. Si l’on y ajoute les manœuvres habituelles des réchauffistes comme la récupération de graphes inventés de toute pièce, le rétro-pédalage récent de Gore sur le dioxyde de carbone qui ne serait pas si important que ça dans le réchauffement (zut et rezut), d’enquiquinantes constatations pas du tout apocalyptiques peut-être liées au réchauffement et le fait que même ce réchauffement devient difficile à prouver par l’un des boss même du GIEC, au point que même sur France 2, on commence à émettre des doutes, tout ceci donne une impression générale de joyeux foutoir où les rapports des uns s’empilent sur les décisions des autres multilatéralement stupides à la Copenhague ou Kyoto qui forment une espèce de fast-food de la pensée scientifique courante en matière de climat.

D’où le burger. Habile, non ?

Et quand bien même l’eau monterait de 1m en 100 ans, on se demande exactement en quoi ceci représente une abomination. Si, inversement, l’eau reculait de 1m dans la même période, ce serait probablement les mêmes catastrophistes qui pleurnicheraient qu’on va tous mourir.

En somme, ils ne veulent qu’une chose : qu’absolument rien ne change.

Je peux déjà leur prédire un échec.