Dans la tête des voyageurs: profils décortiqués

Publié le 16 novembre 2009 par Chantale07

Analyse rédigée par Maïthé Levasseur

L’attitude de chacun par rapport au voyage ainsi que ce qui est prioritaire dans son mode de vie a une profonde incidence sur le style de voyage effectué, sur les sommes dépensées et, parfois, sur les canaux de distribution privilégiés. Dans cette analyse en deux volets, nous présentons d’abord le profil des individus selon l’importance qu’ils accordent aux voyages, leur type de planification et leur utilisation d’Internet.

Un mot sur la méthodologie

L’enquête de PhoCusWright (PCW), Consumer Travel Report Part Two: Psychographic Trends, vise les individus ayant effectué au moins un voyage d’agrément à plus de 120 kilomètres de leur lieu de résidence et incluant de l’hébergement commercial ou un déplacement en avion.  Plus de 2000 voyageurs américains composent l’échantillon du sondage réalisé en ligne.

Pour moi, voyager est essentiel

Le revenu du ménage influe sur l’importance que les consommateurs accordent aux voyages et sur les sommes qui y sont investies (tableau 1). En moyenne, les ménages ayant un revenu de plus de 100 000 USD dépensent annuellement pour voyager près du double du montant de ceux ayant un revenu inférieur à 100 000 USD (5 293$ par rapport à 2 753$). Il y a plus de ménages aisés qui considèrent les voyages comme très ou plutôt importants que ceux ayant un revenu de 100 000 USD ou moins (76% par rapport à 68%).

L’étude démontre que l’importance accordée aux voyages est similaire peu importe l’âge. Néanmoins, le segment des 55 à 64 ans se démarque légèrement par le pourcentage le plus élevé d’individus considérant les voyages comme très importants (39% par rapport à une moyenne de 34%).

Le graphique 1 illustre la relation entre la densité de la population et l’importance accordée aux voyages. Le segment urbain dont le revenu du ménage est de plus de 100 000$ a le plus fort pourcentage d’individus considérant les voyages comme très importants (48%), ceux habitant la banlieue ont le plus haut pourcentage lorsque l’on inclut la réponse «plutôt important» (81%).

Laisse-moi te raconter mon voyage

Une vaste majorité de voyageurs aiment parler de leurs expériences avec leurs amis et leur famille. Les sites Web où le contenu est généré par les utilisateurs ainsi que les réseaux sociaux en ligne constituent des plateformes idéales. Le plaisir de partager sur ce sujet augmente avec le budget annuel accordé aux voyages. En fait, alors que 78% des répondants aiment discuter de leurs expériences de voyages avec les autres (36% fortement et 42% un peu), cette proportion est de 84% pour les individus dont les dépenses annuelles en voyage sont supérieures à 6 000$. Cet intérêt à partager les expériences de voyages est plus fort auprès des individus de 44 ans et moins.

Je mets des sous de côté

Près de six voyageurs sur dix mettent de l’argent de côté pour leurs vacances. Fait peu surprenant, plus le budget annuel consacré aux voyages est important, plus ces ménages ont tendance à économiser à l’avance l’argent à cette fin. Les hommes sont plus enclins à prévoir un budget voyage que les femmes (62% par rapport à 55%).

La tendance à budgéter les vacances selon l’âge est plus éloquente lorsque l’on observe le pourcentage de répondants qui planifient très peu. Celui-ci diminue constamment jusqu’à l’âge de la retraite, passant de 26% à 16%. On peut en conclure que la planification devient de plus en plus importante avec l’âge, particulièrement pour les baby-boomers (55 à 64 ans), dont seulement 16% planifient très peu. La génération X (35 à 44 ans) obtient le plus fort pourcentage d’une forte planification (29%), ce qui coïncide avec leur préférence à déterminer l’organisation des vacances (plus de détails à ce sujet dans le second volet de cette analyse).

Utilisateur tardif, c’est tout moi!

L’étude de PhoCusWright analyse le rythme d’adoption des technologies, plus précisément l’utilisation d’Internet pour acheter des produits ou services liés aux voyages. On y décrit ainsi six types de consommateurs (graphique 3).

Les modes de réservation selon le rythme d’adoption des technologies présentent des tendances prévisibles (graphique 4). Les suiveux, les hésitants et les résistants démontrent une préférence évidente pour acheter hors ligne. Cette tendance est plus marquée pour l’hébergement que pour les services aériens. Certaines compagnies aériennes exigent des frais supplémentaires pour les réservations par téléphone, incitant ainsi les personnes à le faire en ligne.

Selon les résultats de cette enquête, il est surprenant de remarquer que les précurseurs (les plus branchés) sont plus nombreux à utiliser le téléphone que les utilisateurs précoces. Ce comportement s’explique par le fait que les précurseurs démontrent une plus forte tendance à voyager à l’international (43% par rapport à 26%) et hors des sentiers battus (49% par rapport à 32%) et que certaines informations plus précises sont obtenues de cette façon. Ils sont également les plus grands utilisateurs des métamoteurs. Ce phénomène est un indice prévoyant la hausse de l’utilisation de ces outils par les autres segments d’internautes dans l’avenir, puisque ce sont les précurseurs qui ouvrent la voie!

Source:

    - PhoCusWright – Rheem, Carroll. «Consumer Travel Report Part Two: Psychographic Trends», mai 2009.

Réseau de veille en tourisme, Chaire de tourisme Transat,
École des sciences de la gestion, UQAM
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