Opa

Publié le 09 mai 2007 par Désabusé

Les OPA pleuvent. Dernière en date : l'américain Alcoa sur le canadien Alcan. De quoi s'agit-il ? Une offre publique d'achat se résume en une opération boursière qui vise à prendre le contrôle d'une autre entreprise.
Ce qui veut dire que les propriétaires de parts (les actions) de la société doivent pouvoir librement les acheter ou vendre sur le marché. Personne ne peut empêcher un achat ou vente d'une part. La condition de la vente étant de tomber d'accord sur le prix.
Il existe toutefois quelques contraintes dont certaines aboutissent à devoir lancer une OPA. Les régulateurs obligent de déclarer le dépassement de certains seuils, tant à la hausse qu'à la baisse, : 5%, 10%... jusqu'à un tiers de parts d'une société. Au-delà, ils estiment que la position acquise revient à contrôler la société en obligeant la majorité des propriétaires à prendre des risques qui éventuellement ils ne souhaitent pas prendre. Quitte à contrôler les décisions autant aussi assumer la majorité des risques pris.
L'OPA peut être vu comme une sorte de vote démocratique. Une différence : il y a un gain pour chaque votant. En général, l'entreprise, le fond d'investissement, etc., qui lance une OPA valorise sa proie au moins 25% de mieux que le marché lors du dernier cours de l'action connu avant l'annonce de l'opération. Si le propriétaire estime que dans un avenir plus ou moins proche il a peu de chance que le titre atteigne un tel niveau, alors il va accepter l'offre. En revanche, il peut considérer que l'activité de la société connaît une forte expansion et un bon niveau de rentabilité ou que le projet présentait dans le cadre de l'offre n'est pas convainquant. Alors il n'apporte pas ses parts.
Une OPA est réalisée à un prix fixé et durant une période limitée dans le temps. A la fin de cette période, les régulateurs regardent si l'objectif de détentions de part : 60, 70 ou 100% est atteint. Dans tous les cas, il devra être supérieur à 50%. En dessous, c'est l'échec de l'OPA. L'assaillant a le choix soit de rester au niveau d'avant l'opération, de revaloriser son offre dans une nouvelle OPA, ou de se retirer. Au dessus, les scénarios sont identiques. A ceci, près que l'entreptrise peut ne pas se retirer puis lancer quelques temps plus tard une seconde offre dite "sur les minoritaires". C'est que vient de faire Allianz sur AGF ou encore ce que va faire Arcelor Mittal sur Arcelor Brésil après avoir revu à la hausse le montant de reprise des parts.
Bref, le succès d'une OPA repose sur le projet industriel mais aussi et parfois surtout sur le montant du gain que chaque actionnaire peut encaisser immédiatement en apportant ses titres.
Attention toutes les OPA ne se réalisent en monnaie sonnante et trébuchante. Le plus souvent il y a un mix entre échange d'actions dans le nouvel ensemble et le versement d'une prime. Parfois, il peut n'y avoir qu'un échange d'actions. J'aurais l'occasion de vous en expliquer l'intérêt économique.

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