ALICE LEWIS ::: After the gold blush

Publié le 22 novembre 2009 par Gonzai

Quelque part entre Cergy, Fantasyland et la Chine, les cheveux bouclés, les chansons sur un fil, le clavier mal peigné: Alice Lewis.

Si j'étais rédacteur aux Inrockuptibles, je décrirai sans complexe les chansons de la parisienne comme un « long volute de fumée évoquant avec l'évanescence poreuse des naïves la beauté du cèdre et l'innocence de celles qui ont longtemps joué au lapin, seule dans leur chambre, pendant que les autres essayaient leurs premiers soutiens-gorge ». Ca s'appellerait un article, ca croquerait en quelques lignes le personnage et tout le monde s'ébahirait sur les comptines d'Alice Lewis, « chanteuse dont le principal atout est d'entremêler Lewis Caroll et Goldfrapp ». Hélas, c'est tout autant plus complexe et plus simple, la songewriteuse n'œuvre pas sur le « terrain ô combien escarpé de la pop scintillante dont Kate Bush, Bat for Lashes et Emilie Simon sont les icones et pionnières ». On pourrait tout aussi bien leur foutre un sac ED avec du rouge à lèvres au milieu que ça n'aurait pas plus d'impact.

Plus en avant, sans que la brune ait encore sorti le moindre album, il y a comme un frisson sur les démos (Rolling Game, Square 1234), un parfum de française exilée à Londres suffisamment longtemps pour éviter le syndrome des couineuses en brancard, la voix placée en retrait (Song for a film) derrière les synthés polaires pour éviter l'ennui. Carla Bruni rencontrant Joakim, Principles of Geometry faisant des washi-washa avec Soko ; toujours est-il qu'Alice Lewis ébauche un style d'écriture « cinématique et intemporel », pour paraphraser ce qui sera écrit l'année prochaine sur son compte. Lorsque les plumes s'ôtent du rectum et se posent en douceur sur la robe, ça donne Alice Lewis, une étonnante et improbable artiste (choriste sur Politics de Tellier) maquillée sans fard. Fini la chanson écolo sans électricité, c'est Lewis le folk est glam, vice et versa, cousine de Moroder, Neil Young et l'avant-garde. Celle qui avance.

Photos: Mauro Mongiello

http://www.myspace.com/alicelewiss